Un renouveau avec des odeurs putrides d'hier

Le procès pour abus d'espèces sonnantes et trébuchantes emballe les esprits, de l'encre à profusion s'écoule pour l'écrire et le décrire, c'est dedans que compte se sanctifier la continuité de l'hérésie politique qui tient le Congo, où se proclame une virginité culottée de la broussaille présidentielle alors qu'il semble de plus en plus se dire que les millions décaissés ont été fêtés dans l'euphorie collective de tous ceux pour qui l'accession au pouvoir équivaut à l'ouverture des vannes de finances publiques pour vivre aux frais et à charge de la République, une république qu'ils ont promis de construire brique par brique méthodiquement, sur papier, alors qu'en pratique, ils le font vaille que vaille, avec le dillentatisme d'un jeune non instruit et inculte, qui découvre l'immensité des possibilités que lui offre la fortune qu'il hérite de son arrière-oncle qu'il n'a jamais connu pour se faire un nom dans les futilités jouissives.

Les cent jours ont été l'aubaine de la casse la plus rapide de toutes les rapines dont ont déjà souffert les finances publiques, une opération orchestrée par une langue chirurgicale et aiguisée de ces intellectuels bardés de costumes et cravates pimpants, sur des chaussures italiennes, dont le prix meublerait convenablement une salle de classe à Dilolo ou à Sia Mfumu, qui, au lieu de se comporter en hommes d'État, comme ils aiment nous le chanter, lorsqu'ils plaquent sur leurs visages les masques à la fois d'humeur glaciale et acariâtre, se sont affichés en gangster, en yankee comme le dit le jargon kinois de ceux qui brisent sans crainte aucune des lois et des règlements, se sont joués éperdument du peuple comme Di Caprio, dans le Loup de Wall Street. Des actions dignes des voyous comme celles qui se perpétuent à l'arrache sur les grandes avenues de Kinshasa contre les paisibles citoyens. C'est avec cette mentalité pourrie au sommet de l'état qu'on se rend compte de la médiocratie, qui, comme un cancer, s'est métastasée, au risque de conjuguer le péril congolais, à travers lequel la voracité des voisins qui nous entoure ne se fera pas priée. Une métastase dont les origines remontent à des années d'immoralité politique où l'irresponsabilité et la légitimité de l'indécence administrative étaient des atouts pour réussir dans la vie sociale, où la méritocratie était biaisée par l'appartenance tribale, les affinités spirituelles et amicales, et aussi les galipettes moyennant promotion. Depuis les esprits ont été infectés, et rien ne semble dire que cela va s'arrêter quand on voit combien la présidence de la République a été instrumentalisée pour que les gens se mettent plein les poches. Avec notre argent.

Ce procès, ou encore l'instruction de ce procès, s'ils ne s'arrêtent qu'aux prévenus qui nous sont présentés comme les têtes de proue de cette escroquerie, c'est que nous sommes en face d'une dérobade, car il s'entend, sans que les langues ne dementissent avec clarté l'ordonnancement de différentes dépenses de ces cent maudits jours, à l'instar d'une opération maligne et cynique, où nos millions n'ont eu comme sort qu'un partage proportionné, à travers lequel certains comptes, et non pas des moindres, surtout affiliés aux collaborateurs proches de la présidence et à certains membres des familles biologiques du duo gagnant de Nairobi (Même qu'il est dit que Mama Nani oyo pe aliaki), ont vu leurs modiques reserves se démultiplier jusqu'à atteindre des millions, pour illustration, un nom, devenu célèbre pour la circonstance, est cité sur toutes les lèvres, il s'agit de Massaro, comme la prestigieuse marque italienne des chaussures, à côté de ce nom, il est aussi cité le nom de Christian Tshisekedi, détenteur d'un nom doublement célèbre, dont la troisième célébrité pourrait être obtenue, si tout doit être fait dans les normes d'une justice impartiale et soucieuse de faire éclater la vérité, dans des circonstances scabreuses devant un tribunal afin d'éclaircir son rôle dans la casse la plus rapide que connaissent nos finances publiques depuis que des mains désinvoltes les visitent. Toujours avec le prétexte de servir le peuple.

Où était alors le président quand tout cela se faisait? avait-il lu les documents en rapport avec ce programme d'urgence qui était proposé au pays comme ça se fait sur un malade en soins intensifs ? lui qui aimait tant les voyages, qu'applaudissaient les aficionados, aurait-il eu une meilleure connaissance du dossier n'eût été ce fichu coronavirus qui l'a contraint à stopper ces interminables quêtes à travers le monde pour requinquer un pays moribond, dont le salut, d'après ce qu'il avait dit à Londres, dépend de l'argent que l'étranger peut nous donner, alors que les miettes dont nous disposions tombaient dans les escarcelles des libanais et des indiens de la Rawbank. Si les cent jours ont vécu, et ce n'est que maintenant que les acteurs commencent à être inquiétés, disons quelques acteurs triés du bout des doigts par on sait qui, se cachant derrière le prétexte de l'indépendance du juge, cela prouve que c'est à peine que quelqu'un pense enfin à gouverner. Une gouvernance qui ne nous garantit rien, car, en Ituri, on tue encore, l'Angola a récupéré en son temps un lopin de terre dans le Bandundu, actuellement c'est la Zambie qui vient sectionner une portion de territoire congolais. Et le ministère des Affaires Étrangères congolais attend, aucune déclaration d'envergure devant la taille de l'incident. Dans la perspective d'un capitaine à bord, on a vu le président se faire interpeller par les malades internés à l'hôpital du cinquantenaire pour le Covid-19 et on l'a entendu leur répondre, d'aucun dirait c'est une gouvernance de proximité, mais cela traduit aussi la solitude du pouvoir où l'homme s'est rendu compte que la trahison est dans ses propres rangs, alors il investit le terrain. Pauvre type, je le plains, à ce rythme, il répondra à toutes les masses laborieuses et nécessiteuses, seul comme dans l'antithèse de la citation qui dit qu'il faut cinq doigts pour nettoyer un visage, lui n'en disposerait que d'un seul. Dur labeur d'être chef, surtout celui-ci règne sur un territoire qui s'étend sur deux millions de kilomètres carrés. La tâche est ardue pour un seul homme, même en béton soit-il. D'ailleurs quelques mètres cubes de béton ne font la dignité et le prestige d'un homme du peuple.

Commentaires

Articles les plus consultés