Ce monde a plus besoin de solidarité que d'adversité gratuite
Le monde, depuis la conférence Yalta et l’effondrement du bloc de l’Est,
est à un grand tournant. Au-delà de l’économie et la force militaire, qui
définissent la puissance d’un état, il faut désormais prendre en compte la
réactivité des gouvernements à mettre en œuvre les mesures adéquates pour
sauvegarder la paix de leurs concitoyens devant l’originalité de certaines
menaces, comme celle qui confine depuis, à travers le monde, plus d’un demi-milliard
d’individus. Même les nations, que l’on a toujours cru les mieux nanties devant
n’importe quel sinistre, semblent prises au dépourvu ; on a vu leurs
dirigeants balbutiant alors que le décompte macabre ne fait que croître. Jusqu’à
ce que la crise, que l’on croyait avant comme une conséquence de l’excentricité
culinaire chinoise, soit devenue mondiale - un qualificatif à nuancer - parce
que l’ampleur qu’on lui donne n’est subséquente qu’aux dégâts qu’elle cause
dans les pays les plus riches de la planète où le vocable « développement »
semblait être un sérieux atout, comme un talisman, contre lequel aucun
sortilège de la nature ne pouvait faire face. Même pas toutes les mises en
garde du changement climatique.
Avec cette crise, c’est l’égalité de la vulnérabilité humaine qui est
mise en avant, c’est l’égalité de la souffrance que peuvent endurer nos esprits
et nos corps, que chacun comprend et perçoit chaque jour quand il peut juste
sonder le fond de soi-même pour réaliser ce qui se construit dans son for
intérieur. Si ceci est une leçon pour les humains, elle doit l’être aussi pour
les états, car, qui aurait cru qu’un jour, Cuba enverrait ses médecins pour épauler
les médecins italiens devant un sinistre qu’ils étaient censés maîtriser au nom
de la science et de leur pouvoir économique ? Cuba, un pays confiné depuis
1962 par les États-Unis, à cause de la nationalisation opérée par le régime de
Castro contre des compagnies américaines.
Malgré plus d’une dizaine de condamnations de ce blocus par l’Assemblée
générale des Nations unies, rien n’y change. Les cubains ont su s’adapter à
cette contrainte au point d’être aujourd’hui, un des pays au monde avec un
système de prise en charge sanitaire dont l’excellence et l’efficacité sont
confessées par l’Organisation Mondiale de la Santé. D’ailleurs, les pertes
occasionnées par cet embargo contre le peuple cubain étaient évaluées à 116 milliards
de dollars en 2014. Et même le Venezuela,
chanté depuis tous les grands médias occidentaux comme un pays au bord de l’hécatombe,
son président diabolisé, a envoyé ses médecins pour aider le peuple italien. Ce
pays a vu les gouvernements occidentaux appuyant le putsch orchestré Juan
Guaido, qui était alors à l’époque le président de l’Assemblée nationale.
Quant à la Chine, malgré ses méthodes décriées, elle s’affirme de plus
en plus comme leader de la paix internationale, même sur le plan sanitaire,
car, elle a des leçons à donner aux gouvernements occidentaux sur la gestion de
ce sinistre à certains points. Puisque nos chers états, dits industrialisés,
voient combien rien ne peut nous épargner d’un virus mortel, eux, qui ne se
lassent de courir dans la frénésie à l’armement, sans arrêts, jusqu’à penser à
l’arme bactériologique, la situation actuelle doit être une interpellation à lever
le pied sur des expériences à haut risque, sur lesquelles elles pensent
toujours avoir la maîtrise. Jusqu’au
jour où tout leur échappe, et que le monde devienne une terre de chasse où les
humains affrontent un ennemi redoutable et invisible qui frappe sans
distinction de classe sociale ni de stature internationale de la nationalité. Parce
qu’elles ont nourri les rêves démesurés du progrès. Un progrès qui menace l’humanité.
Désormais, la puissance, comme notion en relations internationales, devrait
intégrer la capacité à gérer la sournoiserie microbienne de certains sinistres
comme le coronavirus. Les pays occidentaux doivent aussi accepter que d’autres coins du monde
trouvent leur équilibre sociopolitique, selon leur histoire et leurs valeurs, ne
pas interférer pour les contraindre dans une uniformité de la pensée
sociologique, tant bien même que la traçabilité politique et anthropologique, est
différente de la lueur. Devant cette catastrophe, on ne devrait pas s'étonner de voir les États-Unis solliciter eux aussi une assistance médicale de leurs pires ennemis pour sauver la vie des américains, puisque c'est le sacerdoce de tout gouvernement qui se veut proche de son peuple.
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