L'écoute de soi-même...

Je regarde bien silencieux la vie, la mienne, ne reste pas perplexe mais je m’y attendais, je savais qu’un jour cela arriverait, cette appréhension ne savait point me quitter, elle était permanente derrière cette quiétude qui enroulait mon regard de tendre innocence ; je savais que tôt ou tard  le mal insidieux en elle allait éclore dans toute sa splendeur, mais je me savais aussi l’heureuse victime de sa maturité et il m’était difficile de m’en extirper car l’étau, que j’avais vu de loin, que j’avais toujours voulu éviter, m’avait agrippé avec tant de facilité, bien qu’en moi un doute subsistait, cette légère hésitation qui tentait de nuancer la flamme de la passion qui obnubilait toute la raison empirique de ce fut mon existence jusqu’au jour où, de nouveau, je me suis laissé aller dans ce qui n’a toujours été pour moi qu’une succession de catastrophes. Bien qu’averti dès les premiers instants par l’irrévérence de l’intuition, je m’engageais en espérant que le destin me surprenne, mais hélas, rien de ce beau rêve ne vit le jour, rien de cette belle mélopée que j’entonnais dans le silence de mes passions ne prit vie, si ce n’est quelques fois, quelques poussières de fois donnant l’impression que les lendemains seront des chœurs meilleurs dans lesquels les esprits s’enivreraient de l’extase de la communion des âmes.