Cet ogre charmeur qu'est Koffi Olomidé...

Lui, c'est la pointe du couteau, "Songé ya mbeli" est le vocable en lingala qui traduit ce surnom agressif qu'il porte ou qu'il a porté un certain temps, parce qu'à chaque sortie d'un de ses albums à succès, l'homme se pare d'un pseudonyme qui accompagnerait le tube sur le marché de disques. 
Depuis ses faibles débuts, accroché au mythique chanteur de la rumba congolaise Papa Wemba qu'il reniera, jusqu'à la fin des années septante où il interpréta quelques chansons avec le groupe Viva La Musica, puis à travers son envol propre par la signature de son contrat chez Sonodisc à Paris dans les années 90, il portera dans les premières années de sa carrière solo le surnom de "Rambo", tiré du célèbre film de Sylvester Stallone de 1982, à travers lequel l'acteur, rentré fraîchement du Vietnam, s'en prend à l'autorité presque arbitraire d'un chérif qui voudrait lui empêcher de s'installer dans sa ville occasionnant un saccage sans précédent; depuis qu'il s'était attribué ce surnom, Koffi est resté dans une logique de destruction comme le Rambo du film, rien d'humainement constructif, si ce n'est qu'une démesure de l'ego à travers le cumul de ses succès continentaux et dans la diaspora africaine et une inexorable volonté de s'imposer par un charisme impudent et irrespectueux au delà du talent que tous lui reconnaissent de manière unanime.
Koffi Olomidé, puisque c'est de lui dont il s'agit, depuis, ne s'est plus comporté qu'en conquérant allant de transgression en transgression, en amitié professionnelle (ses innombrables querelles avec ces compères musiciens, battant le record de conflictualité) comme sur le plan de la composition avec des chansons les plus salaces depuis Hélène de Luambo Makiadi, surtout avec une notoriété proportionnelle à l'éclosion de son talent, le plongeant dans une forme de paranoïa de puissance où se collectionnent que des blasphèmes à la bienséance. 
Dans un Congo miné par la pauvreté et la faillite de l'état, Koffi fait office de négrier livrant l'honneur de ses travailleurs à une maltraitance que nul ne semble avoir le culot de dénoncer haut et fort,  un traitement indigne qui rappelle celui dont ont été victimes les noirs dans les plantations de coton ou de canne à sucre en Amérique comme aux Caraïbes, humiliant sans vergogne tous ceux qui contribuent d'une manière ou d'une autre au succès qui est le sien aujourd'hui. Usant de ses relations impies avec les autorités corrompues du pays, l'homme se paie de la gueule d'une justice à la fois corrompue et essoufflée de faire respecter les préceptes d'un bon fonctionnement à cause des injonctions iniques et du mauvais paiement des juges et de leurs auxiliaires. 
Combien de fois n'a-t-on pas entendu des témoignages de ses ex-danseuses évoquant des pratiques de séquestration, de viol et de non-paiement des salaires? Parlant de ce chapitre des danseuses, dans un pays où la femme a été violentée et instrumentalisée dans les différentes guerres que connait le pays, jusqu'à faire de son appareil génital un objet de plaisir sadique et cynique dont usent tous les protagonistes de la crise congolaise, trouver une vedette comme celle-là se livrant à la violence au su et au vu de tous contre une femme congolaise, victime déjà de tant d'abus, c'est plus que choquant et aberrant, plus choquant encore le silence des associations féminines congolaises qui ne savent monter au créneau pour crever l'abcès de ce flagrant dédain dont subissent d'autres femmes congolaises, travailleuses auprès de cet ignoble personnage, dont les chansons restent les meilleures en terme des romances dans l'anthologie de la musique congolaise. En tout état de cause, je pense que si Koffi n'est pas puni de ses turpitudes, les femmes, travaillant pour lui, auront encore à subir d'autres humiliations sorties tout droit de son imagination dantesque et cracra.

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