Nous ne sommes pas tous fous au Congo-Kinshasa

 Le pays n'est plus qu'une saillie moribonde où l'argent de l'état coule pour quelques-uns afin d'entretenir l'illusion d'une minorité choisie à la roulette russe. Le pays suinte d'une ruse imparfaite qui teint dans les esprits un attentisme qui nuit énormément à leur rationalité, où chacun espère que son tour viendra pour en jouir, non de ses droits de citoyen, mais de la magnanimité des chefs aux commandes des finances publiques, appuyés par les diseurs à tout contexte des versets bibliques - alors que, pertinemment, comme se déroulent ces affaires publiques, où les gouvernants s'embourgeoisent dans un delirium comme leurs prédécesseurs qu'ils ont jadis dénoncés, ce n'est que misère qui s'en suivra. 

Réfléchir dans le bon sens, au profit des solutions à grande échelle pour la multitude, est en train de mourir. La misère patente et exécrable des populations fait l'objet d'une loterie compassionnelle de ceux qui, après avoir vécu l'ensemble de leurs fantasmes matériels avec l'argent public, se penchent depuis leur piédestal social pour extirper, soit des pauvres gamins de l'oubli, où ils sont enfermés, avec leur politique de prestidigitation et de virtualisation d'un pays en train d'être reconstruit, alors que tout œil bien ouvert voit combien ce sont des individualités qui s'épanouissent plus que les contrées délaissées dont les progrès ne sont chantés que dans une hystérie collective de soi-disant affabulateurs du pouvoir en place dans ce mouroir. 


Ils veulent faire du peuple un cas de psychiatrie, lui martelant des réalisations inexistantes afin d'attirer sa sympathie, malmenant son esprit sur un bonheur à venir alors que ses souffrances se comptent et se démultiplient au présent. Point de pitié et de honte sur la langue des aficionados, qui, eux-mêmes ivres des miettes qu'ils reçoivent depuis la table des pseudos puissants dirigeants, sans les sortir de leur propre misère, confessent des slogans psychédéliques qui deviennent une torture pour tout esprit sensé, et fait constater combien l'obsession de conserver le pouvoir peut virer à la folie, jusqu'à faire croire aux vertus de la folie au pouvoir. 


Ce pays, le nôtre, pour lequel fut prononcé un des plus grands discours décolonial de son temps à travers la bravoure de Lumumba, où nous fut légué un des plus bels exemples de gestion à travers Kasa-Vubu, ne mérite pas l'incarnation de la bêtise dont il souffre actuellement. Ce manque criant à la fois de dignité et d'ingéniosité à travers la logorrhée de ceux qui pensent que politique et intestins ne font qu'un, agissant en politique que pour se remplir le ventre au lieu de rendre service au peuple. Il est d'une anormalité révoltante de voir combien ils sont arrivés les poches vides et combien ils se sont enrichis aujourd'hui avec ce peu d'argent dont dispose le pays, qu'ils ont mis au service d'eux-mêmes et de leurs familles respectives. 


Le Congo-Kinshasa ne mérite pas cette médiocrité, surtout pas ces desperados psychiatriques qui le dirigent.

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