Seule la révolte sauve

 L'irrévérence est un devoir devant le spectacle de la débâcle que certaines personnes veulent infliger et infligent à des millions de congolais. Le silence, dans ce pays que certains ont transformé en catastrophe derrière lequel ils tirent un maximum de profits, est une complicité, mieux une capitulation devant une agression qu'on accepte de subir. Le Congo se meurt parce que nous faisons du respect, un acquis non pour les plus nobles d'entre nous, mais pour les plus sordides des bandits, surtout lorsqu'ils arborent costume et cravate avec des chaussures italiennes et parlent français. 


Le Congo meurt chaque jour à petit feu parce que nous nous contentons de piètres résultats là où il est possible d'accomplir des miracles. Le Congo est un malade qui meurt à petit feu d'indifférence et de la cupidité des uns et des autres face aux maux que lui assène la nomenclatura administrative et politique. Le Congo étouffe dans un conflit des générations où des gens, qui à longueur de journée, chantent la démocratie et l'alternance, rêvent d'éternité sans la moindre possibilité d'envisager une place à la jeunesse, qu'ils veulent toujours voir en train de leur courir après. 


Le Congo crève par la lâcheté de ceux qui pensent que la sagesse, c'est se taire devant les maux sciemment concoctés pour nuire au pays et à ses habitants, jusqu'à appeler à la transcendance des victimes, mais incapables de dire un mot contre les auteurs de ces maux, au nom d'un soi-disant respect des aînés et des pères, alors que ces derniers se comportent en renégats, flibustiers dignes d'un monde effondré où règne la loi wisigothique et ostrogothique. 


Le Congo est un pays qui n'aura son salut que dans l'insurrection des consciences, dans la rébellion des lèvres, et surtout dans l'irrévérence absolue face à la médiocrité que certains s'activent à répandre dans les esprits. Tout au Congo-Kinshasa, alors tout, appelle à la révolte.


Le Congo a besoin d'hommes et de femmes dévoués, qui seront au service de la vie, dans l'humilité et l'efficacité de donner de l'espoir, et surtout conscients de ne pas reproduire les tares de leurs prédécesseurs. Et ça, c'est un travail d'abord spirituel : transformer l'être intérieur par l'altruisme et le kibomoto.

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