PALABRER SOUS L’ARBRE OU LA PERTE DE TEMPS AU CONGO KINSHASA
Dialogue, conférence de je ne sais quoi, envoyé des Etats-Unis et de
l'Union Européenne(Dieu seul sait combien sont passés depuis les années 90 pour
nous vendre du vent) dont les présences ont réjoui tellement des gens, des
sanctions ciblées sur des menus fretins qui, semble-t-il, soutiennent le régime
alors que des enquêtes démontrent aujourd'hui qui peut vraiment être concerné
par les sanctions pour vraiment paralyser cette machine infernale qui ronge
l'avenir du Congo Kinshasa; une date fatidique avec son lot des morts inopinées
comme d'habitude gonflant les statistiques macabres; une justice à sens unique
sur rien que des opposants, la pleine liberté pour des tueurs (services
étatiques de sécurité) à gage qui semblent avoir le plein droit de tirer sur une
population désarmée, devant qui le ministère public souffre de cécité qui lui
faudrait, peut-être une opération de la cataracte, pour voir clair et agir; une
opposition phagocytée par des ego démesurés non pas par rapport à des programmes
des sociétés de chaque parti, mais par rapport aux équations personnelles des
individus: grands-prêtres auto-proclamés dans une légitimité que nul ne sait
évaluer.
Un dialogue de dernière minute quand l'enjeu principal a été épuisé, la
pression essorée du ras-le-bol du peuple, les espoirs se sont envolés, et
l'audace de se maintenir au-delà des limites constitutionnelles a triomphé.
Enfin un dialogue des sourds pour je ne sais quel résultat, une
rencontre pour donner aux uns et aux autres l'impression de s'occuper de la nation,
une perte de temps comme nous en avions l'habitude, des séances interminables
remplissant d'aura ceux qui y participent pendant que l'essentiel du pays, pour
ceux qui le tiennent, est en train de se voir vider à la fois d'hommes, par des
assassinats odieux comme encouragés par un pouvoir inique et suffisamment
irresponsable, et de richesses, par la démesure du vol et de la corruption.
Il parait que sous l'égide de la religion, pour un peuple profondément
chrétien, les ardeurs d'insurrection et de révolte se calmeraient pour ne
laisser germer que l'espoir en dépit et malgré tout, l’opiniâtreté de croire en
des lendemains meilleurs car le désespoir est contraire à la foi chrétienne.
L'homélie du Cardinal a redonné foi aux hommes (peuple), ils se sont mis
à croire une fois de plus que les politiciens s'en souviendront lors de leurs
négociations endiablées, qui défient la puissante sainteté que tentent
d'infuser les ecclésiastiques.
Une relative accalmie se meut dans la ville, mais comme toujours cette
passion de vivre comme à l'accoutumé la fin de l'année est perceptible dans les
esprits, surtout pour la jeunesse démunie, en ce moment, le rêve est d'avoir
une table bien remplie des bouteilles de bière pour se permettre une illusion
de bien vivre dans un pays anormal et loin des tracas de sa misère; pour le
père de famille, c'est d'avoir une cuisse de poulet pour chaque enfant
au-dessus d'une monticule de riz sur une assiette bien remplie, et aussi leur
procurer des vêtements neufs.
Le réveillon de la st Sylvestre est sacré, devrait se vivre en sirotant
une bouteille de bière ou encore en élevant des prières vers le très haut, et
chez les apparatchiks de la Kabilie, ils sableront du champagne pour avoir
démystifié le 19 décembre et aussi avoir pu ramener sur la table des
pourparlers l'opposition "aradjicale".
Tous savent que le mois de janvier est celui de la dèche, une période
des vaches maigres, qui sera surtout empiré par les bla bla de ces hommes
politiques qui vont aboutir à on ne sait quoi.
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