L'armée du Congo-Kinshasa: un instrument d'insécurité, de répression que de protection depuis l'indépendance

La terreur éternelle pour un Congo accroupi
Le règne de la terreur s'installe, s'étale, des vies sont emportées dans une inouïe brutalité inhibant les esprits des vivants. Puisqu'au nom des prérogatives régaliennes, la légitimité de la violence dont l'état s'attribue ne peut se soustraire aux principes de légalité tant nationaux et internationaux sur lesquels arc-boutent les fondements de ses actions. Au Congo-Kinshasa, depuis plus de vingt ans, la vie est rabotée, dépecée par les plénipotentiaires de la mort au nom de cette paix qui tarde à venir, la vie est ratatinée dans l'indifférence totale, le sang innocent coule et saoule ceux qui prétendent exister pour gouverner pendant le pays n'est plus qu'une plaie purulente et béante à la merci de toutes les mouches, s'infectant plus et encore sans qu'un seul doigt ne se lève pour dénoncer l'oppression dont la brutalité s'exerce sur des compatriotes qui ne pensent que vivre la plénitude de leurs droits comme souverain primaire, et tout cela au nom de ce que disait Max Weber que l'état est la seule entité capable d'user de la violence à titre légitime. Le Congo de Kabila tue, assassine au nom de l'état, Tshimbulu en est une preuve patente.
Une continuité de la violence pour immoler le pays sur l'autel du capitalisme international
Dans un Congo-Kinshasa dans l'impasse depuis plus de cinquante ans, depuis l'assassinat de Lumumba, avec la mise en place des addenda du colonialisme qui ont vidé de sens la lutte entreprise par les leaders de la première heure, qui ont rêvé de grandeur et non de larbinisme derrière des vocables adoucis que revêtent des termes comme coopération et relation diplomatique, qui, au lieu de promouvoir le développement économique, nous ont rendu plus dépendants et, infériorisés dans le concert des nations avec des hommes politiques sous la botte de l'occident, qui n'ont pas hésité, avec la bénédiction des colonialistes d'hier, à perpétrer l'ordre de la violence pour asseoir leur autorité dantesque. Une ombre lugubre de la main impérialiste continue d'agir à travers des potentats, qui sont établis derrière de démocratie de façade, tel est le cas au Congo-Kinshasa, où des individus à travers des plébiscites farfelus s'autorisent de l'usage de la violence étatique, soit disant pour assurer l'ordre public.
Le massacre des congolais
L'intimidation par procuration, c’est ce qui justifie des tueries massives que connaissent les populations congolaises à l'Est du pays, à travers une imbrication multiple des intérêts politiques et économiques desquels découlent des violations graves des droits de l'homme que personne ne sait défendre, laissant ce vaste territoire à la merci des flibustiers de tous bords à l'international et au national avec un paravent de simulacre démocratique.
Depuis 1960, c'est un traumatisme dans lequel le peuple ne cesse d’être plongé, un chaos dans l'esprit cartésien que peut secréter cette population, inhibé dans une infusion de la peur et de cette passivité dans la prolifération des anti-valeurs propices à plus de précarisation qu'à la consolidation d'un état fort capable de rivaliser en prestige et en dignité avec les autres dans le concert des nations.
Dans ce prisme de décomposition, Mobutu a joué sa partition, Laurent-Désiré Kabila a tenté de résister à ce complot mais balayé par la traîtrise des siens comme le fut Lumumba et Kasa-Vubu hier; et, aujourd'hui, c'est Joseph Kabila qui continue subrepticement cette oeuvre de dépeçage psychologique que subit une nation congolaise que les puissances coloniales ayant participé à la conférence de Berlin de 1885 considèrent comme une propriété privée, et dont l'avenir dépend de leurs avis toujours aussi importants depuis les temps de l'association internationale africaine, de l'état indépendant du Congo et du Congo-Belge.
De la force publique jusqu'aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo: des instruments d'oppression et non de protection du peuple 
Hier, c'était la force publique, au nom du colon qui perpétrait les violations sur la soif de liberté des populations congolaises, cette même force publique dans le Congo indépendant sous la houlette de Mobutu a perpétré  le crime de lèse-majesté en sacrifiant celui qui avait augmenté leurs salaires en la personne de Lumumba, qui avait aussi africanisé le commandement militaire. Après ce forfait, les hommes en armes s'emparèrent du pouvoir, Mobutu leur leader, comme président ne travailla que pour le triomphe occidental en servant de tampon contre la propagation de l'influence communiste en Afrique Centrale dans un contexte de guerre froide. 
Par la violence que son pouvoir se voulait perpétuel: l'incrustation de la terreur que Mobutu utilise, avec tout d'abord la pendaison de pentecôte en 1967, la répression des mulelistes dans les années 60 avec la multitude d'exactions commises sur les civils dans le Bandundu, les nombreuses purges dans l'armée jusqu'à la délitescence complète de l'institution qui est devenue un instrument d'oppression que de protection. Kabila Joseph n'a fait que reussisciter une mentalité vieille depuis la colonisation en passant par la deuxième république jusqu'à son triste règne; si, pendant la colonisation, le militaire avait de bonnes conditions socio-économiques, après lîndépendance, il a été délaissé, paupérisé, jusqu'à n'avoir plus comme choix que de recourir au racketage par le biais de son arme pour se nourrir. N'ayant point d'encadrement éducationnel, il est devenu le parfait instrument d'oppression à la merci de tout celui qui exerce le pouvoir.
L'armée d'assassins sous Kabila
Joseph Kabila ne fait qu'accentuer à son tour cette situation, l'armée se trouve dans un état de délabrement physique, matériel et psychologique dans un pays charriant un grand potentiel d'implosion, avec des institutions et autorités inefficaces, au pouvoir évanescent aux multiples centres d'ordonnancement, dans un climat de corruption généralisée. Avec des officiers souffrant d'un déficit d'organisation et de leadership comme semble le vouloir si bien ceux à qui ils sont censés rendre compte, qui les utilisent plus pour terroriser le peuple par des assassinats que défendre le territoire national là où cela le nécessite. Souvent ridiculisés par les hordes rebelles qui pilulent à l'Est du pays. Surtout les dernières preuves d'atrocités dont ont fait montre les militaires dans le Kasai Oriental à Tshimbulu à travers de multiples vidéos publiées sur les réseaux sociaux illustrent bien ce que disait Thomas Sankara: " Un militaire sans formation idéologique est un criminel en puissance."


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