Cocktail d’insécurité à l'Est du Congo Kinshasa


Le président Joseph_Kabila vient d’accorder officiellement un asile politique momentané au rebelle et ancien vice-président soudanais Riek Machar qui souhaite rejoindre au plus vite l’Ethiopie. « La Monusco  a appris hier (mercredi de la semaine passée) la présence de Mr. Machar en RDC et les autorités congolaises ont demandé à la Monusco de faciliter son extraction et son transfert. Il a été remis aux autorités de la RDC » a déclaré un porte-parole de l’Onu à New-York. Sorti vaincu de la guerre qui a opposé ses troupes pour la énième fois aux troupes du président Salva Kiir après un accord de paix fragile signé en août 2015, le rebelle Riek Machar a uni sa voix à celle du président Salva Kiir pour que le cessez-le feu initié par ce dernier soit respecté. Indépendant depuis le 9 juillet 2011, le pays connait une guerre civile entre les partisans de ses chefs dont Salva Kiir et Riek Machar. Une guerre civile qui a des connotations fortement ethniques avec les Dinkas au côté de Kiir et les Nuers au côté de Machar. L’exfiltration du rebelle soudanais n'a pu se faire qu'à partir de la ville de Kisangani, une ville proche du théâtre des affrontements qu'était Djouba. Sur ce propos, un article de Jeune Afrique émettait des suppositions confirmant la thèse, émanant d'une source anonyme. 
Déjà à une certaine époque, le président Salva Kiir ne cachait point son avis sur le désordre sécuritaire régnant au Congo Kinshasa. Il prétendait être capable de restaurer l’ordre au Congo Kinshasa si ses troupes pouvaient traverser la frontière. Le confluent frontalier entre le Sud soudan, la République Démocratique du Congo ainsi que l’Uganda est aussi la base arrière de la LRA . Avec la guerre civile sud-soudanaise, l’insécurité s'y est encore accrue. Mais aussi, il faut signaler la multitude de groupes armés en circulation libre dans le Nord-Est du Congo Kinshasa notamment les ADF-NALU. Une autre situation de précaire d'insécurité passe par ce qu’avait dénoncé le député Idambituo Bakaato, c'est celle de Mbororos devant laquelle le gouvernement Kabila ne semble trouver aucune solution. Cette population nomade d'éleveurs s'est établie au nord du Congo Kinshasa avec armes, bétail et bagages. Elle a été complice des rebelles de la LRA contre les populations civiles congolaises en 2014 selon un reportage de Radio Okapi.
L’inefficacité de l’armée congolaise à assurer le contrôle de son territoire fait que les rébellions des pays voisins y élisent domicile avec tous les désagréments que doivent subir les populations. D’ailleurs, l’exemple des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) est plus explicite sur ce méli-mélo insécuritaire entretenu au Kivu  depuis que ses terres avaient servi de terre d’accueil aux génocidaires rwandais. Tout le monde sait que le Rwanda utilise souvent ce prétexte pour justifier ses incursions militaires su Congo Kinshasa aux yeux et à la barbe d’un gouvernement congolais incapable de taper du poing sur la table devant ces flagrantes violations de son intégrité territoriale.

Dans un tel contexte bien délétère, le fait pour le gouvernement congolais de flirter avec les rebelles sud-soudanais de Riek Machar peut occasionner une prochaine raison pour voir l’armée de Salva Kiir de se permettre des incursions à l’intérieur de ses frontières. Déjà bien incapable de répondre aux intrusions pour les mêmes motifs des armées burundaise, rwandaise, ougandaise et à leurs multiples rebellions respectives; il lui sera bien difficile de faire face aux initiatives semblables du gouvernement sud soudanais si elles devraient arriver. Comme si le gouvernement Kabila insidieusement travaille dans la multiplication des problèmes dont il ne sait trouver aucune solution. Des problèmes dont la maturation peut accentuer à l'implosion de l'autorité de l'état et la mise sous tutelle de franges entières de la population sous l'autorité des hordes rebelles venues des pays voisins.

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