Le triomphe de la kalachnikov sur la démocratie...

Des langues éprises de parole contre la prépotence des canons

La libre parole s'éteint petit à petit au Congo-Kinshasa, la république démocratique se voit noyer dans une prépondérance de la force brute par un usage abusif de la coercition dont parlait Max Weber quand il disait: "Seul l'Etat est habilité à utiliser la violence sans qu'on puisse lui en dénier la légitimité." Au Congo-Kinshasa, la démocratie s'est réduite en conciliabules politiques où le pouvoir se distribue entre une classe aristocratique qui s'est arrogée le droit de faire de l'état - la chose commune - une entreprise privée.
Quant à la constitution dans laquelle se trouvent consigner toutes les garanties des libertés publiques, sur lesquelles pourrait se baser la population pour faire obstacle à toute tentative d'un groupuscule de personnes de s'accaparer des pouvoirs étatiques par des manœuvres frauduleuses autres que les élections un torchon, dont on use à tort et à travers pour se donner bonne conscience démocratique.
Kabila, garant de la stabilité sinistre et prêtre de la répression

La liberté de manifester fait partie de droit élémentaire attestant de cette facilité de porter sur la place publique ses opinions. Sauf dans le cas du Congo-Kinshasa, à part les manifestations populaires proches du pouvoir, où les participants reçoivent des prébendes pour ce fait, qui se déroulent sans échauffourées avec la police, celles de l'opposition ont toujours été caractérisées par un déploiement massif non pas d'un dispositif sécuritaire, mais par un impressionnant déploiement de forces de l'ordre armées avec des armes létales, dont nous connaissons les tristes conséquences.
Moult fois, il a été déploré mort d'homme, et aucune action judiciaire n'a suivi. Une impunité qui ragaillardit à la fois le pouvoir dans l'instrumentalisation de la répression à travers une police et une armée qui se complaisent dans un usage excessif de la force juste pour assurer le pouvoir à des institutions incapables de leur assurer un avenir meilleur quant à l'amélioration de leurs conditions de travail, ni l'amélioration des conditions de vie de leurs familles. Pendant que c'est sur leurs propres frères qu'ils ouvrent le feu, alors que ceux-ci ne rêvent que de contraindre le tyran qui tient le pays à partir afin que se dessinent des nouvelles perspectives avec des nouvelles personnes issues des élections.
Griffes et crocs pour tenter de conjurer la gronde des mains et poitrines nues de ce peuple exsangue qui ne supporte plus ce voleur et pilleur de nos ressources naturelles, promoteur de la mort ténébreuse qui sévit à l'Est du pays par sa volonté insidieuse de saper l’avènement d'une armée responsable, dont les éléments de qualité lorsqu'ils se font remarquer, vite ils mangent les pissenlits à la racine. Le cas de Mbudza Mabe et Mamadou Ndala sont éloquents.
Cette armée accuse des incapacités graves parce que tout est fait pour en sacrifier les éléments par une désorganisation du sommet, par l'indiscipline, le non-paiement des soldes et la mise à disposition de ses fragments entre les mains de commandants qui en font des milices privées, le cas de la mine de Bissié dans l'affaire Germinaco est assez explicite.
Il y a aussi la répression dans le Kasai qui démontre de combien incapable de répondre à des questions de fond ayant conduit à l'insurrection des autorités coutumières, Kabila utilise l'armée à des fins criminelles.
Quant à la marche avortée de Kinshasa, elle n'a pas eu lieu à cause d'une avalanche de kakis verts dans les rues et dans les points névralgiques de la ville pour empêcher tout rassemblement. Malgré son caractère festif, Kinshasa est une ville têtue qui a protesté contre l'invasion rwandaise en août 1998 quand le pouvoir de Laurent-Désiré kabila avait failli basculer.
Mais Kinshasa, c'est une ville meurtrie aussi, car Kabila Joseph n'a pas hésité d'utiliser l'arme lourde pour éliminer son rival qui lui donne une diarrhée rien qu'en y pensant Jean-Pierre Bemba.
Les kinois à cette époque favorables à Bemba sont restés calfeutrés dans leurs maisons incapables d'apporter la caution populaire en plus aux combats qui aurait pu être un élément déterminant pour la garde du président du Mouvement de libération du Congo qui contrôlait le centre-ville de Kinshasa.
Depuis Joseph Kabila sait que Kinshasa peut jaser, seules les armes peuvent calmer ses ardeurs, et il en use avec désinvolture par le biais de ses fidèles dont Kanyama et consorts. C'est sur cette équipe à la gâchette facile qu'il règle les comptes aux kinois par le prétexte de conservation de l'ordre public.


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