Quand l'espoir est peint de noir, l'espérance de vie n'est qu'une obscurité...


L’espoir ne nous était pas facile ! Pire, tout semblait nous en éloigner, cette distinction nette qui s’apercevait à travers la couleur de notre peau n’était qu’une enseigne pour que nous soit déversé dans un automatisme naturel un dédain qui daignerait noyer nos dignités dans une vague d’opprobre humain dont nous serions les représentants. Dans un silence de stupéfaction qui se lisait sur les visages, s’émanait une pression qui confinait l’esprit dans le pré des marginaux, le dépouillait de ses attributs d’homme pour calfeutrer l’être dans une forme de dépréciation subie jusqu’à l’amener à douter de son égalité face d’autres hommes qui, d’un naturel déconcertant, le couvraient d’un excès de curiosité s’apparentant à la préoccupation de quelqu’un qui aurait perdu une aiguille dans une botte de foin. Il se percevait dans les regards un sentiment de condescendance tacite, une impression de puissance presque génétique dont ils usaient dans une liberté affligeante. Plus d’une fois, je les ai vécues, ces œillades, comme une trombe de pluie, qui vous affadissaient la gaieté de vivre, le plaisir d’être jusqu’à distendre la corde de la rébellion que porte toute âme sur la terre des hommes. Des fois, j’en riais, d’un rire sinistre et triste, que d’autres hommes se livrassent avec tant de facilité dans ce que j’appellerais comme l’incarnation de l’humanité parfaite, comme le sel de la terre devant d’autres qui ne seraient que de la gnognotte. Ce qui n’était pas vrai, au contraire, ils avaient l’esprit plein d’indulgence quand c’étaient les leurs qui s’affichaient rempli d’atypisme social méritant une réprobation et, pour lesquels, bien de théories se voyaient construites pour justifier ce comportement. Mais le noir, fusse-t-il éduqué et affiné, pire, atypique, semblait porter une présomption éternelle d’incivilité qui légitimait dans leurs têtes ce que furent leurs aïeux depuis l’esclavage, la traite des noirs jusqu’à la colonisation. Et, au vu et au su des drames que vivait le berceau de cette race qu’est l’Afrique à travers les informations, surtout avec ses appels à l’aide pour que les maux de ce continent soient pris en charge par l’empathie de leurs portefeuilles afin que l’humanitaire insufflât l’élan d’une conscience humaine et commune devant le sort de l’homme, l’immaturité de l’homme noir de jadis telle que décrite par leurs aïeux colons était plus qu’une évidence.

Ayant ces informations enregistrées, mais aussi celles de cet exode aux risques et périls de la vie qu’entreprenaient les hommes noirs, en tentant de traverser sans trop grandes précautions le désert de Sahara et la mer méditerranée jusqu’à atteindre l’Europe pour se fondre dans leur prospérité de plus en plus précaire, ils s'interrogent apeurés. Toutes ces données effarantes pour leurs saintes consciences n’étaient vécues et perçues que comme une intrusion par leurs esprits soucieux de préserver leur pré-carré de bien-être et de bienséance occultant souvent que l’étincelante santé qu’affichent leurs économies serait la conséquence de sérieuses injustices qui se perpétraient à travers une litanie d’horreurs et de drames qui ne sont en réalité que des tortures infligées, sous les prétextes de démocratie et de droit d'ingérence humanitaire, à la destinée de l’homme ailleurs.

Commentaires

Articles les plus consultés