SOLILOQUE (56)...
Que d’inoubliables
souvenirs ayant construit un bonheur dont je rêvais eternel. Que mon esprit
voulait perpétuel sur la trace de ma destinée. Un baume aspergeant de bien être
la vie afin que l’existence se satisfisse de ce délice que vaut le verbe aimer à
satiété. Ephémère devenait le rêve s’effondrant dans la fosse de la péremption,
et rien, absolument rien ne pouvait empêcher qu’il en fût autrement. Les écorchures
se firent d’abord inscrire en amateurs sur la paroi de mon cœur, tâtant le pouls
sur l’étendue dévastée par l’incertitude convaincu du vide béant ; elles
se mirent alors à semer des lustres de leur genre afin d’en faire un territoire
conquis.
Finalement je n’étais
plus qu’une plaie béante, vivante et puante déambulant au gré des hauts et des
bas de mes espoirs. Irina Marines, de plus en plus, s’effaçait de mon karma,
elle s’en allait, et certaines petites phrases qu’elle prononçait au détour d’une
effusion de tendresse revêtaient alors tout leur sens. Un conglomérat de révélations
bien pertinentes.
Je me souvenais
de son visage effaré quand endormis dans son lit, nous échangions de petites
gentillesses.
-Te amo Irina,
lui disais-je les yeux noyés dans la candide réjouissance de l’instant perlant
son visage. Mes mots étaient tendres et doux, mais au lieu de s’en réjouir, elle
devenait bouleversée comme apeurée, traumatisée par une angoisse subite dont l’ombre
envahissante présageait un malheur. Mes mots tendres et doux portaient comme un
signe indien ?Une imprécation dont elle voyait l’issue désastreuse ?Elle
était comme une voyante devant sa bulle, bien effarouchée par l’ampleur du
chaos dont elle venait de percevoir la révélation, et bien incapable d’en faire
part à son destinataire.
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