Ces charognards qui infestent le destin du Congo-Kinshasa...
Tendre et cher Congo, terre de
mes aïeux, là où je dirai mes adieux quand le trépas voudra bien que la
destinée m’emportât de l’autre côté de la barrière de la vie, pour vivre ce que
Birago Diop disait : « Les morts ne sont jamais sous terre, Ils
sont dans le feu qui s'éteint, Ils sont dans le rocher qui geint, Ils sont dans
les herbes qui pleurent, Ils sont dans la forêt, ils sont dans la demeure, Les
morts ne sont pas morts. », terre sainte où il fut enterré mon cordon
ombilical afin que mon âme communie avec la substance à partir de laquelle elle
a été tirée ; Congo, terre que je porte dans mon ivresse de la vie.
Congo, terre pour laquelle une
empreinte indélébile marque mon cœur et mon esprit à telle enseigne que, bien
qu’étant loin, à des milliers de kilomètres, l'infime souffrance qu’elle
ressent se joint à la plaie béante que vaut cet exil forcé qui nous contraint à
battre en retraite pendant que ton destin est livré aux charognards, qui s’évertuent
à dépecer ta carcasse saoul de tes douleurs extrêmes et récurrentes sous le
soleil de la grande farce qu’est cette démocratie de pacotille derrière
laquelle se pratique une lobotomisation de ton potentiel rationnel au profit de
la sordide bête qu’est la sinistre politique de bas étage, de rats d’égouts, de
chats de gouttières, conduite par des écervelés trônant dans une cupidité effrontée
allant jusqu’au summum de l’audace, jusqu’à se prétendre entre eux, comme des
excellences, alors que tous puent la médiocrité miasmatique.
Congo, terre où des
intellectuels, au lieu de dire avec force la cynique et sinistre vérité vers
laquelle la nation est précipitée, préfèrent faire de la dialectique du
compromis avec un langage de conciliation rempli des verbiages savants pour
impressionner que pour résoudre quoi que ce soit, alors que l’avenir sous leurs
yeux se fait hypothéquer, et que des femmes et des enfants sont livrés en pâture
dans un désordre voulu, déstructurant les psychés confrontés au sadisme
répugnant des seigneurs de guerre et de leurs princes, jusqu’à forger dans la tête
de nos compatriotes sous l’emprise de cette violence orchestrée grâce au
concours de l’irresponsabilité de l’état le rejet de leur patrie sombrant dans
un désespoir insurmontable ; l’universitaire s’est tu, paupérisé malgré
ses connaissances, il n’est plus qu’un mendiant, écrivant des psaumes à la
gloire des ignares pour se remplir les poches de quelques billets ; au
Congo-Kinshasa, sa langue pleine de savoir ne sait émettre mot pour dénoncer l’injustice
et le crime qui sévissent, la peur de se voir scalper la gorge le rend docile,
d’autant plus que son intelligence a été démystifié en termes de rentabilité par
tous les réseaux mafieux qui font de la méritocratie la valeur la moins
partagée de la république, en commençant par un président de la république, au
parcours sinueux et nébuleux construit dans un assemblage incestueux des intérêts
à la fois contralegem et contre-patrie,
qui trône dans un silence insolant : presqu’une insulte permanente au
réconfort dont a besoin une nation en péril permanent pour laquelle il est
censé être le magistrat suprême, se comblant que d’indignité solennelle, exécutant
la sale besogne que vaut son accession atavique au pouvoir.
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