L'aube à la fois poétique et thérapeutique...
Sur mes lèvres, une croix se fixe pour qu’aucun mot, qu’aucun son ne t’éclabousse,
des mots pour dire les maux s’accumulent dans le fond de ma gorge, tous ne
retentissent que dans les abysses gutturaux, rien ne filtre à l’air libre, rien
ne se répand sur les instants sobres que revêt le temps.
Une hypertension de la
respiration monte, mais je m’efforce de la retenir, de la lénifier, qu’elle se
ralentisse, se comble de lenteur, afin de rendre limpide mon silence, de le
combler de sagesse. Dehors dans l’obscurité matinale, une quiétude sinistre
vogue, son mutisme n’est ciselé que par des sporadiques bruits, des tintamarres
succincts sortis des mandibules instinctifs des êtres sous cette terre humide
que l’hiver recouvre de sa poudre blanche venue d’en haut.
Mes oreilles semblent en
vadrouille dans cette tranquillité d’avant le jour, elles sont en balade dans
la vastitude de l’interstice entre l’aube et le clair du jour, aucune sonorité
ne semble leur échapper, fut-elle lointaine. J’entends tout, même ce qui se
meut dans le souffle du vent ; ce calme que je m’impose m’est
thérapeutique et salutaire au milieu ce clair-obscur avant que le soleil n’illumine
le ciel de sa magnificence. Je me soigne à l’air libre dans la douce fraîcheur de l'aurore à travers lequel je semble percevoir mes hier et mes lendemains.
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