De la joie dans mes semelles...

Mes semelles montaient légères sur cette allée qui traverse le petit bois de Boisy, mon cœur se réjouissait  du fait que sans avoir communiqué avec le jeune couple, leur élan d’humanité a été spontané, et me sentais tellement satisfait que la détresse du vieil homme eut trouvé âmes sensibles qui pouvaient veiller à ce qu’il ne tombât pas du haut de son siège. Une solidarité pour les défavorisés. Remontant le petit sentier dallé à travers le bois de Boisy, le bruissement de feuilles arrachées de leurs branches en train de s’affaler sous les arbustes et les lianes se faisait entendre timidement, ça sentait de la terre mouillée aussi : une odeur douce qui s’élevait depuis les profondeurs jusqu’ à se répandre partout et dominant ainsi celle des végétaux en décomposition ; au loin quelques aboiements retentissaient, des jappements qui trahissaient la taille du canidé, et au détour d’un virage sur le bord duquel était entassé une monticule de feuilles, un tout petit chien s’arrêtait net dans son élan comme effarouché, sa gueule bien qu’ouverte n’émettait plus aucun son, ses yeux enfouies dans son abondante pelure s’enluminaient de peur et de stupéfaction, son tête d’où pendaient deux grosses oreilles se retournait en arrière et une voix se fit entendre, une voix de femme qui épelait un nom dans une charmante intonation, puis sa queue se remit à se remuer, ses pattes s’étaient mis en mouvement de nouveau, même qu’une certaine fierté se lisait sur son petit visage adorable que couvrait une crinière n’occultant point toute l’assurance qui semblait lui avoir été restituée.            


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