Une lumière dans l'ombre d'une nuit tonitruante...
Des cymbales et des tambours s’entremêlaient dans une fracassante
chanson, et sur la piste, des gens tentaient de se remuer comme le faisait son
homme éreinté que rien ne semblait captivé depuis qu’il mirait sans relâche
au-dessus de sa tête. Les pas se multipliaient anarchiques, dans un enchaînement grotesque qui l’obnubilait, lui livrant toute la taille de
l’influence qu’ils avaient exercé sur bon nombre de personnes. Un sentiment de
confiance se décuplait en elle, pendant que des ombres imitaient dans une
burlesque approximation l’acrobatique danse de son homme. Elle qui avait été
fascinée par le mélange chromatique lorsque pour la première fois sa main put
caresser de si près une peau autre que la sienne, et puis s’en était suivi une
addiction qu’elle n’imaginait que charnelle. Bien après, elle avait fini petit
à petit par voir autre chose. Les vertus de cet homme : son sens de cohabitation
à la fois romantique et humaine, mais elle s’évitait de l’aimer, ne s’invitait
qu’à une relation sans responsabilités, que chacun fît ce que bon lui semble
était la belle devise qu’elle s’était assignée pour ne pas sombrer dans la
paranoïa de l’exclusivité en amour qui fait tant de dégâts dans les relations
par manque de sincérité. Dès le départ, elle avait bien voulu être sincère pour
que l’autre ne se fît pas trop d’idées. Qu’il ne rêvasse pas trop. Mais cette
soirée, en elle, une autre conviction était née. Dans l’indescriptible brouhaha
de cette boite de nuit, au-delà de la frivolité de l’atmosphère, une
insémination venait de remplir d’une lumière son esprit qu’elle en restait
figée, la bouche presqu’entrouverte. Elle était inspirée, alors bien inspirée.
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