Le 08 mars doit réveiller et maintenir en éveil la conscience féminine au Congo-Kinshasa...

Dès l’aube, malgré l'insécurité ambiante, mû par le souci de prendre soin de la progéniture, refusant de fondre dans la psychose qui amène bien des leurs vers les voies de l'exil, elles investissent les champs sur les versants de verdoyantes collines autour de nos magnifiques villes dans le Kivu.
Les femmes du Kivu, elles, connaissent presqu'un abandon total, ne bénéficiant que d'appui des quelques organisations citoyennes pleines de témérité bienfaisante pour les défendre devant le quintal du drame psycho-sexuel dont elles sont les principales victimes dans le conflit qui sévit depuis vingt ans dans la région. Comme si être femme était une malédiction en plus en situation de guerre, comme si cet organe précieux, par lequel est passée l'insémination de tout être humain et  sa venue au monde, était prédestiné à la maltraitance qu'au respect et à la dignité.   
Dans ce pays déclaré par Margot Wallström, ministre suédois des affaires étrangères, devant le conseil de sécurité des nations-unies en 2010  que « Les femmes n’y sont toujours pas en sécurité, sous leur propres toits, dans leurs propres lits, lorsque la nuit vient »(1) jusqu'à qualifier le pays de capitale mondiale du viol,  dans ce pays, où, tout récemment, à travers une vidéo circulant dans les réseaux sociaux, il a été clairement étalé sur la place publique l'odieuse barbarie dont les militaires congolais assènent aux femmes pendant une situation de conflit, avec la scène dans laquelle, après avoir abattu une femme armée d'un bâton dans un terrain champêtre, qui agonisait par terre dans une mare de sang, le soldat qui lui a tiré dessus, intimait l'ordre à ce qu'une balle lui soit ajoutée dans sa partie génitale pour que le trépas lui puisse être une destination expresse.
Comme si cela ne suffisait pas dans ce déshonneur dont est couverte la femme, il s'avère que la capitale est gagnée par la fièvre de la sex tape: un plaisir entre adultes qui se construit dans l'intimité, loin de toute publicité, mais par inadvertance, se retrouve sur la toile pour le bonheur d'yeux curieux qui se lessivent les pupilles en passant et repassant dessus. Sauf que les critiques, surtout celles des femmes, au lieu de lutter contre une pratique relevant de la liberté de chacune, dont se servent certaines personnes mal intentionnées pour les humiliées, elles se livrent à une moralisation hypocrite pendant qu'elles ne font pas mieux que celles dont les parties intimes sont mises à disposition du monde entier contre leur gré.
Dans ce beau pays qui est le nôtre, où ceux, qui ont une petite parcelle de pouvoir au niveau même de la plus petite entité, adorent en abuser, se plaçant au-dessus de la morale et des lois. Combien de fois les femmes n’en ont- elles pas été victimes? Dans les écoles, les universités, où tout le monde connait la pratique de points sexuellement transmissibles sans qu'aucune plainte ne soit déposée, même à titre symbolique, dans un appareil judiciaire dont nous connaissons tous les lacunes troublantes en matière de conscience professionnelle, pire les organisations féminines semblent accuser un silence d'approbation devant le phénomène qu'elles n'osent dénoncer publiquement, et pourtant les plaignantes ne manquent pas.
Tout le monde sait aussi qu'il existe un principe abject que l'on a qualifié de promotion canapé, qui passe par l'embauche ou la promotion d'une femme dans une entreprise moyennant relation sexuelle. Là encore, il y a un silence total: une omerta complice ou de contrainte, nul ne saurait vraiment le dire si ce ne sont les femmes elles-mêmes pour expliquer toute la complexité de la situation qui est la leur.
Dans ce beau pays, le mien comme celui de tous ceux qui l'aiment, pour lesquels ce territoire fait battre les cœurs et ce qui s'y passe préoccupe nos esprits. La parité homme-femme est un acquis constitutionnel, cependant il est triste de constater que dans un secteur aussi influent, infesté de félons et de flibustiers, qu'est la politique, bien que présentes dans les partis politiques, elles ne semblent pas vraiment trouver mot à dire lors de grandes tractations, avalées par le machisme condescendant des leaders mâles.
Le 08 mars, si un jour spécial, mais symbolique, dont les contenus doivent être d'application au quotidien pour que change vraiment la situation de la femme dans ce beau pays qui est le nôtre, et pour cela les femmes doivent être en première ligne dans ce combat de tous les jours afin que cessent toutes les insidieuses injustices dont les couvrent certaines traditions et pratiques dépravées liées à leur espèce dans le genre humain au Congo-Kinshasa.

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