Démocratie à la sauce congolaise...

Une flopée d’insolence, une salve des mots malsains et inattendus qui vous révèlent la taille du rêve dans lequel l’esprit se trouve bercer, dorloter dans les lauriers d’une incandescente illusion attisant le plaisir d’une vie, où rien n’est vrai ; où tout n’est que fiction, et les rôles ne sont qu’un amas d’hologrammes s’interchangeant qui donnent l’heureuse impression de posséder pleinement l’existence, alors qu’elle est farcie de bonnes et sournoises intentions, dont aucune ne se réaliserait. Une farce dans laquelle la dignité s’émacie en sourdine, râpée derrière la bienveillance des sourires peints d’une invraisemblable bonne foi mais qui n’en est pas une. C’est dans la politique que l’illustration la plus belle nous est donnée, la démocratie se déprécie, perd ses valeurs et le peuple, qui en est la substance, n'est plus qu’un dindon couinant d’acquiescements bruyants que l’insidieuse malignité de la prédation politicienne conduit dans le lit de son propre malheur derrière des ovations niaises.
Le bulletin de vote est creux, l'actualité politique démontre combien il ne vaut que dalle, un vide rempli d'une présomption de souveraineté dont abuse celui qui jouit de sa délégation; la démocratie n'est plus qu'une entourloupe, un tour de passe-passe où le mensonge et la ruse sont des vertus indispensables afin que sa carrière brille de mille feux et que fleurissent des prébendes iniques de toutes parts emplissant sa gibecière jusqu'à ce que s'illumine, comme cela va de soi avec le goût de l'illicite, la bienfaisance de cette opulence assassine qui se dessine sur les tracées de nos destins sacrifiés par un bout de papier à travers lequel nous avions cédé les droits d'administration de la cité à des individus qui n'en valaient pas la peine.
Que de fariboles à longueur de temps qui soulagent ce grand désespoir, grand comme le monde que portent nos esprits aguerris à cette misère qui nous semble congénitale, alors que ce que nous avons de plus commun s’effrite pour l'inextinguible bonheur d'une minorité, qui rêve de féodalité derrière le prétexte de la représentativité républicaine et démocratique afin de nous endormir dans une passionnante passivité dans l'attente d'un progrès chimérique.
Kinshasa, la belle, que revêtent d'une tunique sale les valets du diablotin de Kingakati, a pris conscience, que la désinence de ce qui fait son originalité est le fruit d'une machination silencieuse dont les grondements de canons ne sont que des exutoires pour que s'assouvissent dans la boulimie de luxe tous les potentats, traîtres à la nation, qui sont au service de son excellence, le maître dans l'habileté de tenir sa langue dans sa bouche, même quand le chaos sévit contre ceux grâce à qui son pouvoir dantesque revêt une cape de légitimité, bien qu'usurpée aujourd'hui.     
   
  

Commentaires

Articles les plus consultés