Quand la gloutonnerie conduit à la bêtise politique au Congo-Kinshasa...
Des manœuvres dilatoires, l’usurpation
déguisée d’un droit fondamental du peuple consigné dans la constitution sur
laquelle tous ne cessent de jurer pendant que ces farfelues négociations n’ont été que le viol consenti de
ce parchemin - la constitution - qui scellait l’avenir de ce pays dans un schéma démocratique – un rêve
dont les acquis ont fait couler beaucoup de sang depuis l’éviction et l’assassinat
de Lumumba qui a été élu au suffrage universel, représentant dans l’histoire de
ce pays le consensus national par excellence du peuple autour des idées claires
et précises quand elles peuvent être portées par un leader crédible.
En 2006, nous avons
connu des élections dont les issues ont été contestées, depuis celles d’en bas
jusqu’à celles du sommet; de ces échéances, nous viennent les deux institutions
non renouvelées depuis que sont les assemblées provinciaux et le sénat, et cela
n’a semblé en aucun moment faire l'objet d’une quelconque pression de la part de la
classe politique.
Cela était le premier casus belli contre la démocratie, contre lequel tout homme
politique épris de respect de la constitution et du souverain
primaire aurait dû s’interposer – raser le mal depuis la racine avant qu’il ne
puisse croître. La classe politique a minimisé l’incident d’une importance capitale
qui valait déjà une entrave à la normalité de la procédure électorale.
Avec un système infecté
par un dysfonctionnement, l’opposition cautionnera d’aller aux élections avec
Joseph Kabila dont le gouvernement n’a pu organiser la régularité de la
faisabilité de toutes les étapes en rapport avec les prescrits
constitutionnels, et le résultat comme il fallait s’y attendre sera à l’avantage
du président au détriment de son challenger en la personne d’Etienne
Tshisekedi, il s’en suivra des contestations populaires, même que l’église
catholique par la voix du cardinal Mosengwo avouera la victoire dans candidat
de l’opposition alors que la commission électorale indépendante proclamera le
contraire1.
À part les députés et
le président qui ont été renouvelés en 2011, l’illégitimité était consacrée dans
l’appareil politique de l’état avec des gens dont les mandats avaient expiré et
dont le maintien ne résultait que d’un manque de volonté politique de la part de
la majorité présidentielle qui gère le pays.
Comme la brèche était
bel et bien ouverte, Joseph Kabila et son gouvernement, faisant preuve d’imprévoyance,
aboutiront à une incapacité voulue de ne point organiser les élections, menant
le pays vers une crise institutionnelle complète où nous sommes en face des
institutions au crédit populaire expiré avec une probabilité de violation
flagrante de la constitution. Ce que l’opposition a bien dénoncé jusqu’à ce qu’une
offre de partage de pouvoir ne lui soit faite, une subtile offre à travers
laquelle elle s’est permise de calmer la ferveur du désaveu populaire pour des
négociations avec la majorité présidentielle, d’abord sous l’égide de l’union
africaine ayant abouti à sa scission et à la formation d’un gouvernement avec la
dissidence de cette opposition, puis de nouvelles négociations en fin 2016,
avec la frange contestataire de cette opposition qui n’avait point souscrit aux
accords de la cité de l’Oua2.
Cette frange dénommée « le
rassemblement de l’opposition »en sigle « Rassop », va entamer
des négociations avec la majorité de Kabila jusqu’à consacrer ce contre lequel
il se battait – le prolongement du mandat du président actuel après la date
officielle de sa fin qu’était le 19 décembre 2016, leurs prétextes pour
accepter cette solution qualifiée d’idoine par certains membres de deux camps sont
que dans cet accord de la St-Sylvestre, puisqu’il a été signé le 31 décembre, il
a été dit consigné que le président Kabila ne représentera plus, qu’il ne sera
point question à la majorité d’initier un referendum pour modifier le nombre de
mandats présidentiels, et qu’un gouvernement sera mis en place pour l’organisation
des élections avec comme objectif principal, et sa direction reviendra à l’opposition.
Puisqu’ayant lâché du
lest, l’opposition s’est relâchée, ne jurant plus que par cette responsabilité
à venir, oubliant son rôle de faire le contrepoids dans la conduite des
affaires publiques, comme un chien affamé à qui le voleur tend un os sur lequel
il se rue pendant que la maison de son maître, ici le peuple, est vidée. Tout semble
s’être arrêté au Congo-Kinshasa, même qu’au Kasaï, des évènements graves se
produisent, les politiques paraissent sourds aux crimes dont sont victimes ces
populations rurales ; ils sont prêts à organiser une journée ville-morte
pour un poste de premier ministre dans un contexte piégé avec une majorité
vicieuse et divergente, mais incapable d’appeler à la même action pour les vies
fauchées par l’incapacité du régime illégitime de Kabila à gérer le pays afin
de garantir la paix de cœurs et des esprits.
Maintenant que l’église
catholique sous l’égide de qui s’organisaient ces conciliabules semble jeter
l’éponge après trois mois de longue attente3, c’est le peuple qui a été trahi par
cette opposition dont certains leaders continuent de siéger dans les
institutions illégitimes qui reconnaissent encore en Kabila le titre de chef de
l’état, lui ne s'est jamais départi de son courage pour braver ce nouveau Néron qui tente de s’accaparer
par la force de son destin à mains et poitrine nus devant les kalachnikovs.
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