Ce qui se tisse pendant le jour...
Le jour dans sa splendeur
apparaît agréable, son éclat est plein
de translucidité, d’une permanence indéniable qui comble tout le périmètre de
la vie. Depuis les brindilles sèches couvertes de mousse et de lichens, des
oisillons se réjouissent de l’écholalie de leurs chants qui accompagnent tout
le charme avec lequel le soleil ceint les instants matinaux, le matin se
remplit d’aménité que la mémoire oublie les calamités qui aigrissent tout le
plaisir de vivre, le matin infusé de la douceur d’un réveil glacé qu’osent
réchauffer des rayons téméraires et irrévérencieux n’obéissant qu’à la logique implacable
qui octroie à l’humanité la duplicité des luminescences et des ombres.
Le silence s’amenuise puisque
croit la bonhomie du jour, qui se comble d’éloquence, les mots se brassent, se
tissent, s’enlacent de la rencontre des hommes en dialogue. Des compréhensions
naissent, des allégresses se partagent, des sourires apparaissent, mais aussi
des imbroglios surgissent, grandissent et dégénèrent la quiétude indispensable
à l’éclosion de la familiarité, qui attise le sentiment d’unicité de l’humanité
au-delà des ostentatoires et bénignes différences que souvent nos yeux se
pressent de voir, avec avidité même ; juste pour que se creusent des
précipices, depuis lesquels grandissent les indifférences, et, cette déférence
malencontreuse qui bonifie à la fois le crime et ses conséquences que la conscience
n’hésite plus à perpétrer contre des semblables. J’ose croire qu’aujourd’hui,
il ne sera pas ainsi.
Devant ma fenêtre, les yeux ivres
de cette ubiquité de la lumière, où tout se voit, se perçoit, s’aperçoit,
restent figés, regardent avec sérénité l’air statique dans lequel se meut le
temps, se celant derrière la lueur inamovible qui draine le jour à pas de
tortue, qu’il ne serait pas impossible de croire à son inanité, alors que derrière
ses airs placides s’écoule l’essentiel de ce que vaut la vie : les
tierces, les secondes, les minutes et les heures pour qu’enfin se
comptabilisent les jours, les mois, les années. la vie tout court.
Commentaires
Enregistrer un commentaire