Plus proche de l'inclusivité que jamais afin que commence cette gestion collégiale du pays au Congo-Kinshasa...

Enfin, un accord presqu'à terme de son inclusivité, englobant toutes les parties, saucissonnant le pouvoir comme ce fut le cas en 2003 à Sun-City, d’où sortirait un gouvernement de conjonction nationale pour que les élections soient, que le souverain primaire se prononce dans le choix de celui et de ceux à qui il compte confier la gestion du pays, un si beau pays que la politique n'a cessé de transformer en horrible destin, un dessin qui a fini par décevoir bon nombre de ressortissants qui pensent qu'une malédiction aurait hanté le bonheur prisonnier des ombres de leur patrie.

Enfin un accord qui augure une nouvelle ère, celle des espoirs et des craintes, celle de la foi et des doutes, celle des certitudes et des entourloupes qui renvoient, comme une balle de tennis de table, d'un bout à l'autre l'attention d'un peuple exsangue par le poids de cette misère sans cesse grandissante sous lequel ses épaules frêles tentent de faire de la résistance.

Enfin un accord, mieux une opportunité pour les cadres et les militants assidus de l'opposition de montrer le bel exemple de cette gouvernance de demain, dont rêve le peuple par une gestion saine et normative, comme cela devrait l’être dans tout état moderne qui se respecte, avec tous les services efficaces permettant d'assurer le minima exigible pour rassurer qu'au dessus des hommes existent une superstructure maintenant l'ordre public en vue de promouvoir une paix sociale des corps, des cœurs et des âmes.

Mais cet accord salué par tous a été signé devant un contexte socio-politique où la norme voudrait que la politique soit plus une machine à sous pour ceux qui sont censés servir l'état qu'un service à travers lequel il fait la promotion du bien-être collectif; ce paradigme de la politique au Congo-Kinshasa dure depuis l'assassinat de Patrice Émery Lumumba en janvier 1961, ce qui d'ailleurs avait ouvert la voie à des impostures gouvernementales dont les conséquences ont fait de ce pays, un des plus riches en Afrique par son potentiel minier et forestier, par sa faune et sa flore, l'un des plus pauvres de la planète, avec une population vivant sous le seuil de la pauvreté.

Mobutu qui a dirigé le pays pendant 32 ans est connu pour sa part de responsabilités dans la déconstruction matérielle et mentale de ce pays, Kabila père a tenté de reconstruire un esprit patriotique dans un contexte d'invasion mais en vain jusqu'à sa mort, et puis, Joseph Kabila, qui a pu hériter du pays comme un précieux jouet entre les mains d'un enfant ne sachant quoi en faire, laissant jusqu'à la délitescence la plus complète du sentiment national, jusqu'à l'humiliation du prestige national se murant derrière un silence insultant même quand la situation  n'en nécessitait pas. 

Cet accord signé pour mettre fin à une crise d'illégitimité après les deux mandats catastrophiques de Joseph Kabila depuis 2006 est une aubaine pour certains, dont le rêve, tant caressé d’accéder aux fonctions publiques devient une réalité, mais il n'occulte pas la réserve dont s'accordent aussi certains sceptiques au-delà de l'enthousiasme que l'on voudrait comme une clameur d'encouragement dans un stade pour les joueurs; c'est d'abord au niveau de l'applicabilité effective de ses accords et à la bonne foi des signataires que tout se joue, mais aussi, au niveau de cette démarcation, dont on attend voir dans le chef de cette opposition qui devrait annoncer les couleurs de cette impulsion nouvelle tant attendue par le peuple, qui reste pas moins vigilant devant cette scène politique, où tout s'agite. 

Enfin ces accords, s'ils posent les principes, le tout n'est pas encore joué, surtout avec les arrangements particuliers qui devront suivre, où les stratégies et les tactiques seront mises sur papier pour garantir aux uns et autres la sauvegarde de leurs prépondérances dans les institutions sans se dépouiller complètement, et c'est là que le plus important va se faire, car ne dit-on pas que le Diable se cache dans les détails.