Kabila sur les traces de Mobutu...
Le débat est clos. La tension a
reçu des analgésiques de la part de l'église, qui est bel et bien au milieu du
village. La chefferie garde son chef et ses vassaux tant contestés; aujourd'hui
lavés de bien de soupçons depuis qu'ils ont accepté de partager le gâteau,
confiant les délicates et improbables tâches à ses adversaires qui promettent
d’être à la hauteur du défi au lieu d'attendre carrément que le mandat
populaire ne leur soit confié par le biais des élections que la majorité
présidentielle au pouvoir n'avait point d'autre choix que d'organiser, et cela
coûte que coûte ; et au lieu de veiller à ce que le mécanisme
d'indépendance de l'organisme supervisant les élections ne soit garanti, car c’est
le vrai enjeu, pour leur permettre de participer avec toutes les garanties de
transparence, non ! Ils se sont plongés dans le marigot infesté de la
gestion scabreuse de la République Kabiliste.
Parait-il que le devoir
patriotique au Congo-Kinshasa voudrait que l'on fasse preuve de courage, même
suicidaire, jusqu'à salir le prestige dont, jusque-là, l'on était couvert.
Comme si le pouvoir devrait-être à tout prix, même lorsque le bout du tunnel
laissait présager des crocs en jambe et des entourloupes; puisqu'ils ont lâché
du lest, pourquoi pas leur signer un chèque à blanc où ils peuvent consigner
tous les crédits de bonne foi dont ils ont besoin pour devenir des hommes
nouveaux, et comme nous sommes si chrétiens, vaut mieux la fin d’une chose que
son commencement comme le dit le livre d’ecclésiaste. Oublions leurs années de
chaos, de mal gouvernance et de complicité dans l'affaiblissement de l'état
dont ils nous concèdent une partie aujourd'hui.
Hier, nous avons crié leur
incompétence, voire l'illicéité et l'illégitimité de leur mandat; aujourd'hui
nous glissons avec eux dans la même barque, avec tous les sous-entendus
protocolaires fondant le principe de coopération et de solidarité d'une équipe,
et pas seulement ça, mais aussi ce ne sont plus des longues diatribes contre eux
que nous tenons, maintenant c'est entre nous que la bataille est plus
qu'ouverte, un duel au couteau pour les postes de responsabilités dans cette
portion de pouvoir qui nous a été concédé au nom du consensus venu d'en haut et
béni par les princes de l'église.
Une bénédiction qui n'a fait que
révéler la malédiction de l'opposition congolaise, qui, depuis le fil de
l'histoire, n'a été que piètre joueur dès que poignait l'insignifiante parcelle
d'une autorité, qui leur était concédée par un mât que ne savait respecter
leurs cosignataires remplis de bonne foi, en leur disant bien à l'avance des
petits détails qui plomberont l'application in extenso de cette promesse sur
papier, puisque déjà bien divisée comme le dit la palabre de la bible: un
royaume divisé contre lui-même ne peut subsister. L’histoire n’a fait que se répéter
comme du temps de Mobutu où ses virulents détracteurs ont fini par collaborer
avec son gouvernement de glissement(hors mandat), ainsi Kabila ayant réussi à reproduire cette séquence d’hier dans le présent, il en sort ragaillardi, mieux, en fin
stratège.
Vivement le gouvernement d’union
sucrée comme le disait un défunt politicien et homme de théâtre en République démocratique
du Congo.
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