Le réveil dominical...

En ouvrant les yeux ce matin, un appel venu du fond de l’être m’a soufflé la nécessité de ce voyage dans la béance, ce plongeon dans l’envers de ce que la physique ne peut expliquer, cette expédition dans l’irréel où les anodines images de tous les jours revêtent une particulière signification : une révélation qui ne pouvait s’exhumer que dans une perception cathartique de  l’existence. Une transcendance dans laquelle l’esprit se fait hospitalier et réceptif pour être inséminé par une essence autre que celle de la parole et du geste. Il pactise avec le vide dans une séance académique. 
Dans le silence dont est empreinte la rue suintent des mots, des bruissements que fécondent les absences, dont les ombres peuplent l’ubiquité de cette quiétude, qui s’étend depuis que la nuit a levé l’ancre sur le port les instants devenus lumineux. L’œil pantois sur un regard hagard, embusqué dans la pénombre de mon salon, engourdi sous les draps sur mon canapé, mirant le  vide que traverse la limpidité éclatante des rayons du soleil, je scrute ce vide que comble ce mutisme béni qui remplit chaque réveil dominical, dans lequel la vie se transpose pour s’exposer sous les rayons de la méditation que fructifie l’abandon du corps à la passion de l’esprit d’aller bien au-delà de ce que l’œil voit et que le corps perçoit. 
Je pense à la ronde de Soleure, belle, dans ses joues potelées comme celles d'une statue de cire, à son sourire mignon sur son beau visage que les années vécues malmènent sans en éteindre le charme, une envie se réveille dans la chair, un manque que je tente de coloniser avec le mutisme de mes lèvres, ça, c'est aussi un catharsis: savoir supporter sa douleur sans un bruit.



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