Des hommes qu'à moité...

Bien que je me retrouve dans cet hôpital au centre hospitalier universitaire de Lausanne, dans un pays moderne, je sentais un malaise que le personnel médical tentait de dissimuler derrière une prestidigitation pour flouer surtout les malades de seconde zone que nous étions. 
Dans ce pays où je vivais depuis qu’il m’avait fallu survivre loin de la belle terre pour laquelle j’avais dédié mes mots pour décrire les maux qui assaillaient le peuple d’une injuste pauvreté, je me rendais compte que je n'étais qu’une demie-portion d’homme, un homme qu’à moitié dont la vie ne valait pas autant qu’il avait pensé en s’exilant sous ces cieux chantés dans le monde entier comme le paradis du respect de la dignité humaine. 
C’est dans ce pays dit de droit que j’ai su qu’il y avait les hommes et nous, ceux qui ne sont pas d’ici, surtout issus de cette immigration du salut - souvent victimes des maux insupportables dans leur pays - sur qui s’abattait un verbe politique afin que nous soyons haïs, et même que des lois iniques et cyniques nous étaient imposées atrophiant le prestige des hommes que nous sommes et nécessitant de notre part une résistance plus que supplémentaire en plus de celle dont nous avions déjà fait preuve devant toutes les opportunités macabres que nos vies ont connues, les y échappant belle, avant d’arriver ici.

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