Le vieil homme et les chats...

Je me souvenais qu’à l’été, je le voyais au parking en train de chuchoter des mots sous les voitures. Avant cela m’inquiétait, derrière les rideaux de mon appartement, je guettais l’homme accroupi, la tempe contre l’asphalte, le postérieur en arc, presqu’à demi découvert que caressaient les lueurs de quelques rayons de soleil qui infiltraient le feuillage. 
Il sifflotait, se levait, contournait les véhicules et s’accroupissait de nouveau. Puis des miaulements se faisaient entendre, des chats répondaient à ses appels. Deux gros chats sortaient alors la queue debout comme un piquet pour se coltiner contre son corps maigre d’où pendait une chemise large dont les manches absorbaient complètement ses mains. 
Sur son visage se lisait l’apothéose d’un plaisir parfait, je dirais idyllique, car entre lui et les félins se dévoilait une tendre complicité qui se traduisait par une étonnante ressemblance de leurs traits dans l’expression de ces instants de bonheur partagés, comme s’ils échangeaient des mots remplis d’affinité sentimentale et temporelle comme lorsque des vieux amis se rencontrent. 

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