Supporter de vivre loin de la mère patrie...

Pensif, sous une fine pluie qui arrosait le temps, j’attendais mon bus, j’attendais de rapporter ma peine entre les quatre murs de cette maison que je loué sans savoir pour combien de temps j’y resterai encore, sûr qu’un jour, et rien ne permettrait de penser le contraire, je serais en cessation de paiement et aucune alternative ne me serait possible si ce n’était que de dormir peut être à la belle étoile comme déjà le font bon nombre d’étrangers dans l’indifférence totale des gens et des autorités.

Ce pays me paraissait plus un traquenard qu’un havre de paix, il était celui d’un tourment pire que celui qu’il nous fallait surmonter dans la pauvreté de chez nous ; ici nous étions noirs, stigmatisés de regards avec déplaisir pour cette couleur de peau, d’ailleurs même, la police d’ici nous couvrait des présomptions de culpabilité ou d’illégalité juste par le fait d’être différent, s’arrogeait le plein droit de nous arraisonner en pleine route au milieu de la multitude juste pour se lever ce doute : si nous étions en séjours irréguliers ou pas, souvent c’étaient des patrouilles banalisées avec des agents de sécurité en tenues civiles, bien camouflées pour faire la traque de ces étrangers que nous étions. Surtout des noirs. Toute une stratégie s’apparentant à une chasse où nous étions des gibiers. Des pauvres gibiers à la merci de leur autorité et de leurs lois si agréables. 

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