Un instant au Home 40...

Le bosquet exhalait une odeur faisandée, une saveur putride s’était répandue dans cette inévitable fraicheur de l’après pluie, à peu prés quelques mètres-une dizaine à travers les chiendents humides nous aspergeant de gouttelettes d’eau encore plus froides que ce vent froid nous balayant le visage-,nous arrêtons la marche à coté d’un égout éventré d’où provenait un remugle puant que nous inhalons à peine, vu le souffle libre du vent se dissipant des fois sur la périphérie injectant la pureté de respirer ;la lueur de la torche électrique aidant dans une sorte de clairière en même temps nous nous installons, une vaste espace dégarnie de végétation où nous nous répartissons pour s’atteler à la tache. Sans atermoiements chacun prit soin de trouver un coin disponible où il pouvait se permettre de vider le boyau, veillant ne pas piétiner le reste des crottes en putréfaction parsemant le lieu. Ainsi dans une emballée presqu’orgiaque où s’entremêlent paroles entrecoupées des pétarades anales, des soufflements à peine entendus pour éjecter l’intrus intestinal et des odeurs nauséabondes enlacées, nous déféquions à notre aise dans la nature, disons qu’avec désinvolture dans un plaisir cynique digne des instincts barbares loin de toute civilité et de toute rationalité d’intellectuels que nous étions.

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