Extrait de mon roman : Mon père et sa parole

Mon père avait parlé en homme sans trop laisser verser les sentiments, ses yeux ,quant à eux, ont parlé avec son cœur et il m’était facile de décrypter ce code là, de m’arrimer à la finesse de cette sensibilité instinctive entre père et fils, n’est ce pas qu’en moi il y a un peu de lui et qu’ayant vécu le monde et le métier bien avant, il en avait une expérience plus pragmatique et moins fantasmagorique comme moi.
Tellement intenses et sincères qu’étaient ces propos, ma langue s’était alourdie, j’avais perdu mon latin, dirait on. Ma verve oratoire s’était tue et ma raison apte paralysée, incapable de me justifier de quelque manière qui fut.

Du haut de mes 40 ans, j’étais de nouveau l’enfant bien confus devant la pertinence d’une remarque imparable de son père, bien trempé dans ce bain aigre d’une résignation coupable.

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