Les cités refuges et le réalisme socio économique ou le capitalisme contre l'humanisme

 Le monde européen s’est réveillé comme par sursaut d’un mauvais rêve qui semble avoir duré . La vague des réfugiés venus de Syrie déferlant entre les frontières de la Grèce , de la Macédoine , de la Hongrie et de la Bulgarie a secoué les consciences jusqu’à briser les murs de l’indifférence. 
Aux tergiversations des hommes politiques se sont substituées les initiatives populaires . Des hommes se sont sentis obligés de venir en aide à leurs semblables . Le mot solidarité venait de voir tout son sens requinqué . Alors dans les grandes villes européennes , les hommes émettent des vœux de recevoir les réfugiés à bras ouvert en toute humanité . De l’Islande jusqu’en Espagne , l’initiative de solidarité s’est déployée comme une onde de vague parcourant la surface de la mer , un vrai tsunami balayant les hésitations et les confusions des gouvernements . 
Au delà de cette expression humanitaire et humaniste , la réalité est d'abord financière et un réfugié est d’abord une charge comptable ; nous vivons dans un monde capitaliste où une aide , fusse - t - elle , pleine de bonnes intentions a un prix .
Sur dix réfugiés arrivant en Europe , quatre choisissent d’aller refaire leur existence en Allemagne ; l’économie du pays aidant les aides sociales d’insertion sont conséquentes et les emplois sont à portée de mains . D’ailleurs dans un communiqué , les entreprises allemandes avaient fait connaitre cette possibilité pour leurs entreprises de résorber cette main d’oeuvre que représentait l’afflux des réfugiés avec cette possibilité de payer leurs obligations fiscales  permettant à l’état de fonctionner .

En Espagne cette solidarité a aussi pris corps avec l’implication de la maire de Barcelone Adau Colau et de la maire de Madrid Manuela Carmena . Les deux villes ont lancé l’idée de villes refuges. Une proposition offrant la possibilité de recevoir les réfugiés venus de Syrie ; l’idée est très bonne et semble avoir déclenché sa duplication à travers toutes les grandes villes du pays. 
D’ailleurs la mairie de Madrid est la plus pragmatique d’entre toutes car elle a prévu déjà une somme de dix millions d’euros pour s’assumer dans cette solidarité. La ville de Valencia s’est aussi embarquée dans cette vague de solidarité pour accueillir les réfugiés. Une réunion importante de la société civile s’est tenue le 4 septembre pour mobiliser autour de cette initiative de Valencia Cité Refuge.

La noblesse de l’initiative est patente et nul n’en douterait mais la grande question est celle de savoir si cet élan d’humanité ne se buterait pas à la réalité économique et financière du pays. Déjà que l’Espagne est dans la zone dite rouge de l’Europe où son économie est qualifiée, jusqu’à preuve du contraire, en crise. Des réfugiés dans le pays , il en existe et ils vivent dans une extrême précarité parce que l’Etat espagnol n’a pas de moyens de leur procurer des subventions pour vivre dignement ; ils sont dans la débrouille des travaux payés bien au rabais au nom d’une flexibilité professionnelle s’apparentant à l’esclavage de l’époque contemporaine où faute de mieux les gens se contentent du peu qui leur est proposé après moult efforts concédés. 
Une enquête publiée récemment dans El Diario disait que l'Espagne avait abandonné la prise en charge des réfugiés pris par quota en 2012 au Haut commissariat des Nations Unies dans la rue. Ainsi devant tous ces antécédents de précarité socio économique , il est nécessaire que le sentimentalisme humain se confronte à la dure réalité socio capitaliste afin que ne soient point livrés les destins de ces pauvres gens à l’incertitude des lendemains , il serait mieux pour le faire de résoudre d’abord ses propres insuffisances économiques et puis songer améliorer tant soit peu la vie des autres dans la mesure du possible . Et aussi que cet élan de solidarité ne puisse pas être sélectif car la vie est une seule et unique partout et valant la même quelque soit le lieu surtout que les conflits ne sont qu'une exclusivité du Moyen Orient. 


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