Quand les mines ne font pas le bonheur du peuple au Congo Kinshasa .


Depuis l’adoption du code minier en 2002 , les mines du pays ont été ouvertes aux investisseurs étrangers . Cette loi devait réguler l’anarchie qui a régné dans le secteur depuis l’éviction du maréchal Mobutu en 1997 . Ainsi la zone du Katanga et des deux Kivus seront vite envahis . L’une au nom de sa notoriété légendaire et l’autre au nom de sa réserve incroyable de cette matière – coltan - tant prisée en aéronautique comme en informatique .
Le Katanga verra donc l’afflux d’investisseurs venus du monde entier sans pour autant voir les conditions de ses populations s’améliorer . Le rapport de Carter Center publié en octobre 2002 relatif aux activités minières dans la zone disait à la page 7  : « Par ailleurs, des dizaines de milliers de personnes habitant dans les environs des usines de Chemaf et Ruashi Mining sont affectées soit par des évictions de logements, soit par des expropriations de champs au mépris des principes nationaux et internationaux qui préconisent la consultation préalable des victimes, l’exploration d’alternatives avantageuses et le versement d’indemnités équitables. Ces activités ont aggravé la pauvreté des membres des communautés concernées. ».
L’application de l’investissement portait gravement atteinte à la promotion des intérêts de la communauté aux yeux et à la barbe du gouvernement .
La société civile de la même province dénonçait à son époque de ce manque de satisfaction sociale malgré le regain des activités minières ; le bien être de la communauté était toujours au statut quo . Son président en la personne de Mr Jean Pierre Muteba affirmait à l’agence Syfia : « On a constaté de nombreuses faiblesses dans la loi minière quant à la contribution de ce secteur à l’économie nationale, l’attribution des concessions et titres miniers, les droits des communautés locales... ». 
Les délégués des ONG du Katanga s’ interrogeaient sur le 10 pour cent de contributions du secteur minier au budget national alors que le pays produisait 5000 tonnes de cuivre et aussi d’autres matières additives . Le secrétaire général Germain Kafwindi de cette plateforme des ONG disait : « A part le cuivre, si nous associons les autres matières premières, nous sommes en droit de considérer que nous sommes un pays béni. Seul l’ordre nous manque ... ».
Le gouvernement exerçant l’impéruim de l’état avouait son impuissance ; son incapacité à rentabiliser le dit secteur par le bouche du premier ministre Matata Ponyo dans son discours de présentation de son programme en juin dernier , et que 20 milliards de dollars lui échappaient chaque année . 
Le secteur minier semble être une nébuleuse que personne n’arrive vraiment à percer , déjà pendant la transition , Jean Pierre Bemba ,vice président chargé des questions économiques et financières , disait toute son incapacité à contraindre les entreprises minières du Katanga à présenter leurs comptabilités afin de savoir leur dû au trésor public .
La majorité des contrats léonins tant décriés à une certaine époque dés les premières années du pouvoir Kabila fils légitimé par les élections , sont ceux des entreprises en joint-venture avec la Générale des Carrières et de Mines et des gisements qui ont été cédé aux particuliers .
Des commissions de clarifications ont été montées pour clarifier la situation , malheureusement l'opacité de la gestion de ce secteur persiste ; deux individus ont été  presque sacrés rois des mines congolaises , ce sont Dan Gertler et Georges Forrest dont on connait les affinités avec le clan Kabila .

Max Weber disait que l’état est la seule entité capable d’user de la force et à titre légitime , vu le monopole de la contrainte et de la coercition dont il bénéficie à travers les services de maintien d’ordre , il est surprenant d’entendre le chef du gouvernement avouant l’incapacité de son institution à contraindre les récalcitrants du dit secteur .  
L'état s'avère d'une impuissance voulue pour que triomphe un libéralisme sauvage plein de corruption et de concussion livrant à la pauvreté le destin de tout un peuple ; un règne de 14 ans d'anarchie organisée et de bradage bien orchestré où les espoirs de prospérité ne sont restés que des lettres sans effets . Une rhétorique digne de figurer dans la bibliothèque de la démagogie avec tous les slogans accompagnant la farce comme de la cerise sur ce gâteau qu'est  le chaos semé dans le pays .


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