Quand la bêtise humaine triomphe, c'est la vie de l'homme qui est en péril...
Dans le silence subi sous le
poids des injures, mon esprit se voit triturer d’angoisse ; il cherche un
havre de paix pour diluer la charge que lui portent les invectives et les
palabres incisives, mon regard demeure placide, bien froid comme la surface d’une
plaquette de marbre, pendant que le sabre du dédain lamine l’arbre de ma dignité. Je
me refuse le lucre dévolu aux victimes, l’ascension vers une gloire des
martyrisés que le monde place sur la cime de l’humanitaire.
Dans la
tranquillité de mes yeux, tout le prestige semble intact malgré l’opprobre dont
me couvre le destin, ce triste tableau que peint dans mon existence d’autres
hommes, qui ne cessent de m’affliger et de m’accabler avec des mots vénéneux
qui secouent la paix de mon âme. Des fois, ma résilience à bout, des larmes
élisent résidence dans le fond de mes joues creuses et, le frottement de mes
doigts sur ma peau sonne comme une berceuse, qui soulage de la peine qui vient
de m’assaillir d’une insupportable estocade.
De mes arcades sourcilières, s’aperçoivent
enfouis des yeux impassibles comme des phares illuminant un corps amaigri que
seule la volonté maintient encore bien débout. D’un pas lourd, traînant ce qui me
reste de corps sur cette structure osseuse que vaut ma modeste personne, je
palpe avec une pertinente évidence les vraies proportions de la méchanceté sur
la terre des hommes.
J’entends des lettres
entières se lire à longueur de journée pour convaincre dans l’absolue
exactitude les gens de ce que vaut l’impossibilité de vivre ensemble,
exacerbant les différences et attiser des dissonances, ainsi aboutir à des
cruelles intolérances. En fin de compte, c’est la vie qui en souffre, elle se
perd comme de la poudre que disperse le souffle de vent, bien émiettée sur le
parvis de la destinée devant une providence aux regrets de son impuissance que
la bêtise humaine eusse eu triompher de cette raison discursive qu’elle a placé en l’homme.
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