L'esprit libre et éternel, peut être, après la vie...

Les bruits indistincts suintent dans la nuit. Rien ne peut les essuyer, des mots muets que l'esprit perçoit. Des résonances traversant l'air paisible et lugubre de l'obscurité trempée dans le froid.
Les hommes dorment, rêvent dans leur trêve, des images se baladent avec eux dans leurs esprits et inversement. Ils vivent une autre dimension de l'existence dans un élan de passivité où le subconscient leur démêle avec facilité une vie : la leur comme la pellicule d'un film sur l'écran d'une salle de cinéma où les seuls et uniques spectateurs sont eux.
Ainsi, quand l'homme pense dormir s'ouvre la perspective d'une existence subie où sa volonté n'a presqu' aucun pouvoir, si ce n'est de constater, des fois, inconsciemment cette duplication de soi perçue dans une indépendance totale par rapport à soi même, vivant pleinement les scènes intemporelles de cet autre soi sur lequel aucune influence ne semble possible.
A contrario, il apparaît une certaine unité spirituelle- un lien indéfectible- à travers laquelle le sort de l'acteur de ce film où l'on se perçoit affecte directement la sensibilité de soi dans le réel, et, au réveil, l'homme semble accuser à son crédit le poids des péripéties de cet autre soi devant qui il n'a été qu'un spectateur anodin et insignifiant. L'extraordinaire pouvoir de l'esprit dans le noir de la nuit.
Le sommeil apaise le corps, bien sûr, mais l'esprit en éveil se meut facilement dans sa liberté innée que l'homme ne sait dompter, ouvrant la brèche à cette fusion multidimensionnelle de la vie physique que nous drainons sur cette terre des hommes, remplie d’éphémères passions, qui disparaîtront quand le souffle de vie s'en ira sans que nous sachions vraiment comment nous l'avions acquis. L'esprit, peut être, continuera sa vadrouille dans l'inconscience de l'existence.
    

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