Un kivu essoré pour le grand bonheur des uns et des autres...

Le mal rongeant le pays s’affichait à l’extérieur dans un strabisme que seuls pouvaient expliquer les faiseurs d’opinion publique aguerris et informés. Pourquoi telle mort ou telle guerre paraissait plus importante que les autres ? Je le comprenais assez, qu'en fonction des intérêts des uns et des autres sur la scène internationale ; les médias occidentaux, souvent pas innocents, se faisaient le porte-voix des victimes en martelant sur leur sort tragique. L'opinion publique internationale, surtout occidentale s'en émouvait : des individus aux cœurs sensibles se mobilisaient pour déplorer à travers des manifestations appelant à plus d'humanisme et à un arrêt des hostilités. 
Peut être que la philosophie et la psychologie pouvaient mieux donner la meilleure explication de l’homme dans cette phase pleine de barbarie juste au nom d'un lucre abject et d'un désir de condescendance. Les guerres dans le tiers monde avaient souvent des origines cachées dans la cynique tentative de l’impérialisme occidental à contrôler les sources d'approvisionnement en matières premières. La démocratie imparfaite africaine semblait être le meilleur prétexte selon le cas. Le degré de soumission ou pas.
Le destin des hommes dans cette horrible guerre à l'Est du Congo était englué dans une violence exécrable. Une violence rentable qu’affectionnaient toutes les parties au fait. Une brutalité, élaguant des vies, dont la finalité utile était le commerce du coltan au moindre coût
Des millions de dollars goinfrant l’embonpoint de tous les voyous au sommet de l’état jusqu' au petit huissier de l’administration centrale des mines, sans oublier les officiers de l'armée au ventre tellement rondouillard pour qui faire la guerre pouvait leur paraître une corvée : "Abat la dévotion à la patrie, telle semblait être leur devise, qu’ils ont transformé en fratrie des corrompus.' 
Ils ne peuvent que détester la guerre pour bien s'assouvir dans le plaisir de leurs fortunes iniques. Voilà quelques raisons qui expliquaient la déconfiture de l’armée congolaise que mes études ont si bien étayées. Une entreprise à risque pour laquelle je m’exaltais tant devant ma tasse de café souvent tard la nuit ; lisant avec minutie, notant avec précision tous les petits détails.
Le pays voguait dans l’indiscipline, la roublardise, le désordre, une hiérarchie normative digne de la CuncoltaDes connards affabulaient le peuple avec un discours nationaliste afin de l’endormir sur la lugubre lumière de leurs exactions commises sur le destin national...


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