Un jeudi dans le Vaud...

Des lueurs, d'un soleil enfin libre, illuminent les façades de murs. Les versants verdoyants de collines brillent d'une régénérescence à peine visible malgré l'épaisse fraîcheur qui emballe les instants. Un renouveau semble poindre le bout du nez, bien que le temps parait encore timide, rempli d'effroi sous la prégnance de ce froid d'hiver colonisant à souhaits les moments puisque l'heure lui est bien propice. Dans les étroites rues du village, point de vies à l'horizon. Un silence plein rempli le vide que les hommes ont concédé par leur absence, non moins perceptible, devant le règne de l'hiver. On y sent se mouvoir le passé encore visible à travers la vétusté de certains bâtiments, un esprit des époques absorbées dans la ligne du temps refusant de se diluer dans l'obsolescence : l'empreinte présente des aïeux. Les vignes nus et immobiles se réjouissent de ces tendres rayons venus du ciel attisant leur régénération. Du haut de la colline s'aperçoit la vastitude de cette étendue lacustre où se déverse la ville comme une concubine éreintée s'agrippant aux bras musclés de son amant robuste, auprès de qui elle trouve réconfort : Lausanne folle amoureuse de son amant imperturbable le lac Léman. Dans le Vaud, la vie se lève. Elle est débout et froide, et le jour semble prendre son envol avec une discrète lourdeur. Une fulgurante ardeur monte à pas de tortue. La température rampe comme un escargot. La chaleur se fait impatiente d'enflammer les instants et les âmes ; nous ne sommes que jeudi. Le jour avant que la semaine ne se clôture, que les gens ne se lâchent pour décompresser complètement, ainsi allumer le feu de la pleine distraction, loin du poids de ce furent les stress de leurs activités dans le cycle du capitalisme oppressif.

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