Ecrire...est-ce s'introduire dans une arène?

Une légitimité insolente draine ses propos. Des mots réfléchis pour non pas corriger, mais tirer vers une humiliation de grande envergure et se ragaillardir d'une cynique gloire de posséder à la perfection l'usage d'une langue. D'ailleurs, la grandiloquence de vocables utilisés suinte de la démesure de cette insatiable arrogance dont se gavent ceux qui pensent être rempli du summum de connaissance, ne cherchant qu'à travers le talent du prochain la moindre incartade afin de s'en délecter, ainsi occulter l'entièreté du charme dont est pourvu le fruit de cette imagination. 
Cet acharnement à l'erreur frise cette imbécillité de mauvaise foi que la conscience pourrait attribuer à un obscurantisme de supériorité où l'on se croit imbu de l'exclusivité langagière au nom d'une filiation à la fois nationale et paternaliste. Une filiation d'exclusivité et d'instinct patrimonial qui agit dans le subconscient de l'individu involontairement, le poussant vers un excès de zèle au nom d'une ivresse d'auto-surestimation, se considérant comme inséminé de perfection de sa langue, la sienne. 
S'octroyer le plein droit dans une réfutation justifiée à l'expression remplie d'insolence, en public du reste, pour s'arroger le plus beau rôle de manière à régir la scène d'éloges rendus au texte dans une perspective où il est  impossible de ne pas être vu dans son apport, déjà pas insignifiant, mais que l'on voudrait voir afficher comme capital : une publicité par ricochet , pendant qu'il était possible de faire de l'humilité par la discrétion de la remarque.
Surtout que dans le monde capitaliste, auquel le livre ne peut se soustraire, où la manière d'écrire détermine la qualité du produit, rempli de prétendants de toutes sortes au nom de la légitimité de leurs rêves, les croches-pieds se font insidieusement avec un plaisir sournois de la part de ceux qui s'y livrent d'un cœur plein de mauvaises intentions.

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