La voix de ma mère...

Tendre mère, toi dont la voix régénère les cellules mortes de ma sensibilité d’être. Toi dont les mots revigorent le poète que la providence a su révéler dans le cours de mon existence ; un modeste poète qui use des palabres pour transmettre les émotions, en faire des monuments pérennes sur le parvis de la destinée, afin que leurs traces ne se dissolvent point dans l'oubli et la péremption.
La fine voix de ma mère, ma tendre mélodie de mes premiers instants d’être parmi les vivants, le sublime son qui féconda ma ouïe en gestation en son sein, bien ceint dans la chaleur de ses entrailles pétries de cette fraîche jouvence de sa si belle époque.
Entendre cette tendresse veloutée, dont ta voix est si bien remplie traversant des milliers de kilomètres depuis les profondeurs du Pool Malebo, ce bel espace où tes rêves de mère furent accomplis, jusque dans les dédales de cet hiver modéré dont me gratifie le temps au bord du lac Léman, allume dans les abysses de mon être un incandescent désir de fondre dans tes bras pour puiser l’indéfectible amour, m'enivrer à satiété dans cette fontaine d'inaltérable paix, sachant que même si j'en abusais, jamais je ne serai banni, ni renié.
Je me délecte dans un silence complice de l’inouï et soyeux retentissement de ta voix où mon âme se trouve dans l'incontinent plaisir de saisir les instants d'antan où nous étions deux en un, deux vies en une. Tes palabres pleines d'inoxydable affection apaisent le tourment dans le creux de mon esprit, comblent le vide dans lequel ma confiance voltigeait vers le précipice du désespoir ; le noir se décolore petit à petit, le blanc resplendit à compte-gouttes d'une assurance ferme, l'envie de vivre renaît. Une fois de plus, la nativité dans la ré-existence m'était concédée par la simplicité et l'humilité de ta tendre voix pleine d'un indéfectible amour. 

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