Débout pour voir la télé avec le petit homme...

J'ouvrais les yeux malgré moi, et dans le flou des premiers instants s'affichait l'éclatante innocence de ton sourire, tes petites dents blanches et pures brillaient bien alignées autant qu'une feuille blanche et vierge, ton regard portait le gain d'une allégresse que tes mots ne savaient circonscrire qu'avec d' interminables balbutiements, la tendresse de ton visage souriant invitait le mien à chasser sans ménagements cette aigreur perplexe que j'affichais.
Enfin sur la même longueur d'ondes, j'entendais de tes quelques mots appris dans le tas de toutes les paroles qui te sont déversées chaque jour, tu m'invitais à aller voir un dessin animé. Des vœux, des souhaits, des injonctions presque que j’exécutais avec souplesse, je faisais obstruction à l'éveil de ma raison, laissant totalement libre cours à l'émulsion des émotions ; je laissais coïncider mon plaisir à la conjonction et à la concrétisation de tes desideratas matinaux. Je descendais du lit, et au pas, nous allions nous asseoir pour suivre les ruses du neveu de Speedy Gonzalez, cette petite souris futée qui se jouait de la rage et de la puissance du neveu d'O'malley, ce chat blanc et noir idiot comme ce n'est pas permis. Nous venions de commencer la journée.
Des scènes hilarantes qui t'arrachaient des rires et des sourires interminables, te contraignaient à te coucher sur le tapis pour rire à ton aise, tes petits pieds effleuraient dans un mouvement répétitif mon dos ; dés cet instant, j'oubliais le film que nous regardions, te voir dans cette éclatante joie me plongeait dans un bouillon d'enthousiasme tacite, une telle effervescence d'allégresse qui ne pouvait laisser aucune âme humaine insensible. Je me disais que si le monde devrait être dirigé que pour le bonheur des enfants, la paix nous sera un acquis éternel, mais hélas! Nous nous lamentions plus du sort qu'ils subissent comme victimes de nos écarts : une horrible et effroyable hypocrisie.

Image Google.

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