L'innocence de ton visage m'insuffle la force de résister...

Je suis bien loin de la maison, bien loin de nos promenades et de nos sourires d'être en famille, des galéjades entre frères et sœurs, des plaisanteries de bon cœur entre oncles et neveux. Je suis à des milliers de kilomètres, fuyant l'ombre pesante d'un désespoir qui s'était déployée avec impétuosité dans l'antre de mon modeste destin.
Ainsi dans la perspective d'exister, de ne point abdiquer devant le mal qui rêvait de s'affaler de tout son poids sur mon existence, il me fallait prendre la poudre d'escampette : une dérobade afin de ne pas sombrer dans l'obscurité et la hantise d'une menace qui se faisait imminente. Et dés l'instant que mes pas prirent le chemin de l'exil, je réalisais aussi toute cette peine que valaient la reconstitution du bonheur d'être, la joie d'exister et le plaisir de palper la lumière de l'espoir.
Je constatai l'âme amère la légèreté avec laquelle se dépréciait la dignité de l'homme malgré cette pluie de bonnes intentions sur cette hospitalité digne de la stature de l'humain, dans cet amalgame rempli de prestidigitation et confusion, je survivais tant soit peu, supplantant un déni presque latent de mon prestige d'homme, je ne vivais qu'un ensemble de maux d'une époque révolue, mais bien présents dans mon séjour en quête de paix. De mon intégrité physique, il ne restait plus qu'une carcasse d'os et de quelques chairs éparses, un charme avarié, la malnutrition imposée me malmenait dans cette contrée où nous ne rêvions que de quiétude.
Si je résiste encore à toute cette avalanche de peines, à cette maltraitance gratuite, ce n'est que grâce à la beauté de cette innocence sur ton visage que je dois revoir à tout prix, car, dans le fond de tes yeux sur ta seule photo qui me reste se dégage  la lueur d'une candeur qui revigore ma bravoure en extinction.

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