En itinérance sur les routes du destin...

Je voulais me sentir simplement homme comme les autres, un être parmi d'autres, malheureusement il en était plus ainsi à mon insu ; je n'étais plus qu'une ombre sur qui se déversait la pitié : un symbole de disgrâce dont ne cessait de revêtir notre humanité. Leurs regards me rappelaient qu'une averse de compassion dont je jouissais inconsciemment, bien que nulle n'était mon intention d'en bénéficier ; mon esprit se refusait de fondre dans la complainte du pauvre sur qui se déversait une certaine magnanimité, alors, malgré le corps accusant le poids enduré de cette misère, que je savais passagère, mes yeux gardaient toute leur vivacité et leur vitalité d'un homme fier de lui, assidu et appliqué dans la construction de ses idéaux donnant un sens à son existence.
Je transcendai les difficultés du présent par la passion des lettres, pas uniquement, mais aussi dans la liberté intellectuelle qui, en fait, me paraissait comme étant l’extraordinaire pouvoir permettant à l'individu de briser les jougs de la médiocrité et de l'idiotie, afin de renforcer le désir de l'homme pour le bien de l'homme.
Et quand il m'arrivait de voir culminer les maux entassés sur le cours du destin, dans un malencontreux excès de circonstances, au lieu de m'apitoyer sur mon sort, je souriais : un rire pour se décharger de cet aigre fardeau, et, l'encre de mon stylo pour inciser l'abcès afin de saigner le mal, puis un équilibre précaire se voyait stabiliser. Je retrouvais ma modeste paix malgré la compassion, et parfois le dédain de ces regards. J'étais un homme en vadrouille loin de chez lui si cher, un homme que l'on ne voyait que comme différent par d'autres hommes, un étranger, j'entendais dire...Un étranger!







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