Assumer le jour nouveau...

C’était dans le vrombissement des voitures, les fracas dans les chantiers, des trottinements sur le pavé, des voix indistinctes dans les rues que j'ai su que le matin s'approfondissait dans le jour. Dans le ciel, le soleil répandait déjà ses rayons avec défi malgré la prépondérance du froid, les nuages étaient translucides. Sur le lit, mes doigts s’agrippaient encore aux draps, ils tiraient sur la couette pour mieux couvrir le corps ; mes yeux s'ouvraient à peine sur des paupières presqu’ ivres de sommeil. Le réveil a toujours été un instant d'inestimable effort pour marquer ses traces de possession sur le jour levant. 
Un moment où il faut abattre le répit pour y placer de l'entrain : un putsch carrément contre le corps pour lui intimer l'ordre de la raison afin d'allier un ensemble d’utilités indispensables à l'existence. Il me fallait donc entamer le premier pas pour prendre quartier dans ce nouveau jour, où mon esprit avait déjà tracé quelques idées pour matérialiser mes objectifs, les faire passer de l'imaginaire au réel avec foi et précision. Je devais mettre un pied à terre, puis, commençais les gestes utiles. Je descendais la plante de pieds sur le froid pavement, m’étirais les membres de ce corps encore engourdi, et me levais de mon lit.

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