Souvenirs présidentiels...

Des mots lui sont dits avec lenteur et douceur. Dans un respect de majesté à travers lequel l’être s'abandonnait à la tache sans dignité. De temps en temps, il hochait la tête avec charisme, dans un silence effarant, qui semblait apeurer ses collaborateurs. Il en avait conscience pleinement, vivait in inouï plaisir dans le fond de son esprit en vivre le spectacle. Son visage ne laissait rien transparaître. Aucun signe. Étanche à toute forme d'émotions. Son pouce dans un geste instinctif caressait le reste réuni de ses doigts, puis, sa main se saisissait du bout de son nez, reniflant par la même occasion son doux parfum dont il s'était aspergé le corps.
Les mots lui traversaient le cerveau, qui semblait toujours vide. Rien n'y demeurait, aucune construction rationnelle qui ait pu lui servir pour une participation active aux différentes discussions de la journée en cours avec les différentes personnalités, dont les audiences sont programmées, dès l'avant-midi jusqu'en début d'après-midi. Il n'aimait pas cette sensation de vide dans sa cervelle ; elle lui donnait une impression folle que son inaptitude intellectuelle se lisait au su et au vu de tous. Et, lorsque cela arrivait, son visage se fronçait involontairement comme dressant un bouclier à cet affront qu'il croyait subir malgré lui. 
Quand son directeur de cabinet finit, les dossiers à coté de la table étaient bien empilés, les uns sur les autres, selon l'ordre d'arrivée de chaque visiteur qui franchira le seuil du palais. Des fois, il s'ennuyait de ces verbiages de ces intellectuels qui l'entouraient, néanmoins, grâce à eux, il avait appris des tas de choses aussi, qui le différenciaient suffisamment de ses amis d'enfance, dont la majorité, sont restés bien rêveurs dans ce pays voisin où ils furent exilés. Les allées et venues désagréables d'antan dans les rues de cette capitale de l'Est africain, où il a eu la révélation de sa passion pour les femmes métisses. Surtout, cette métisse, de mère africaine et de père indien, pour qui il ne cessait de substituer des billets dans les sacs de son père quand il rentrait de ses multiples trafics.

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