Des fois, parfois, quelques fois....la vie.

Des fois, l'âme devient volatile, légère, vide, telle une feuille sèche d'automne que le vent draine selon le bon vouloir de son courant. Des fois la vie, bien qu'existante, se voit déposséder de cette substance faisant le poids de son itinéraire : sa notoriété. Des fois, l'homme téméraire s'arrime avec entêtement à la vie bien qu'elle lui claque la porte ouvrant aux plaisirs de ses attributs. Des fois, il est inutile de se plaindre, de craindre d'être exclu ; des fois, il parait aussi impérieux de garder le silence de la résignation, laissant toute la liberté à la destinée et à la providence d'écrire de leur encre indélébile les lendemains.
Des fois, il faut admettre les craquelures sur la carapace de sa confiance, s'acceptant dans sa vulnérabilité d'être, dans son insuffisance de s'accomplir pleinement sans la conjonction de certaines volontés extérieures à la nôtre ; celles des prochains dont nous ignorons la couleur et le sexe. Des fois, cette absence de paix, livrant l'esprit dans les ondes ondoyantes du désespoir, ouvre à d'éblouissantes révélations sur la fragilité de cette vie à laquelle nous nous accrochons.
Des fois, cette résilience dans laquelle l'être s'engouffre devient un instant de triomphe devant l'aura lugubre de cette fatalité qui peint ses rêves de vivre. Des fois, il est plus judicieux de ne point s'opposer à la maturation d'un mal qui vous est asséné de mauvaise foi, jusqu'à ce qu'il atteigne son apothéose, révélant dans une éclatante lumière la taille de son absurdité. Des fois, lâcher prise dans un imbroglio n'est pas synonyme d'abandon, mais simplement laisser la folie du cynisme croître dans son euphorie grandiloquente jusqu'à se pétrir d'un prestige abject que nul ne saurait ne pas en entendre parler. S'imbiber d'une amère réputation mille et une fois.

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