Instant précaire de contact avec le président...

Une pagaille indescriptible était perceptible, des débris de verre parsemaient le pavé recouvert de marbre, avec le cœur à l'ouvrage semblait avoir été perpétré le chaos, les muscles robustes du chef pendaient le long de la fenêtre, son regard se perdait sur le fleuve, bien indifférent au fatras que découvraient ses premiers collaborateurs ayant pénétré dans la chambre. Ces visages remplis de stupéfaction se coloriaient de crainte, d'inaptitude langagière. Les yeux remplis de consternation, nul ne savait le premier mot à articuler dans pareille circonstance. Le silence trônait en vainqueur impénitent que nulle bouche ne savait rompre, même que chacun se résignait de ne plus marcher au risque que ses pas ne fissent quelques bruits. Rien que le souffle ronchonnant du chef remplissait la pièce devenue catastrophique comme après le passage de Katrina à la Nouvelle Orléans. Le téléphone dans une main, l'autre appuyée contre l'embrasure de la fenêtre, le dos charnu et musclé du chef de l'état illuminait des gouttes de sueur qui se rejoignaient les unes des autres le long de sa colonne vertébrale pour former une lente coulée, disparaissant dans son postérieur bien enflée de chair que recouvrait un slip noir. 
Le directeur du cabinet et le chef de la sécurité présidentielle se regardèrent l'instant de quelques secondes, une initiative devait être prise pour débloquer les humeurs du chef ; serrant les dents dans la perspective d'encaisser un revers si la tentative échouait, le chef de la sécurité inspira un longue bouffée d'air et se racla la gorge dans un son guttural, qui s'étendit dans toute la pièce que la lumière du soleil éclairait maintenant comme la surface d'une rivière hyaline. Malgré sa décision prise, son esprit n'arrivait pas à se débarrasser d'une certaine anxiété liée au caractère imprévisible de Gariba. Le pas lent crissant sur les tessons répandus sur le marbre glissant, il s'approchait du chef, plein de consternation et de concentration, avec une forte secousse sismique secouant sa poitrine. Les mots se mêlaient et se démêlaient dans sa bouche, dont les lèvres se séchaient sans cesse qu'il lui fallut aussi les humecter sans interruption.
- Chef...avec votre auguste autorisation, pouvons-nous convoquer une session extraordinaire du conseil national de sécurité ? demanda-t-il les mains instinctivement se frottant l'une contre l'autre dans un geste répétitif comme deux pierres préhistoriques en quête d'une improbable flamme.

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