Valencia, une nuit d'été...

Le crépuscule arrive sinistre d’un pas timide, sur la méditerranée le ciel est écarlate, des vagues comme essoufflées s’affalent de fatigue sur la plage, les eaux bruissent d’un son lisse, qui se dissout dans les airs, la berge se vide de monde. Le soir point à l’horizon, la file de voitures s’étend jusqu’à l’infini sur la chaussée, leurs regards se comblent d’impatience dont le comble se transforme en tintamarre des klaxons interrompus. Quelques personnes attendent un bus à proximité de la station de train, debout les reins bien à l’épreuve, soucieux de partir loin de ce tumulte de fin de jour. Des palabres suintent dans le silence de mes lèvres sèches, ma langue titillée ne sait en contenir l’essence, elle se remue dans la bouche, activant les cordes vocales à émettre un son, que des phrases retentissent éclairées par la lueur de la lucidité. De part et d’autre de ma chaussée, des immeubles semblent cerner le lieu dans leur grandiloquente prestance, qui parait intimidante. Des parasols longent l’avenue où des terrasses s’alignent à tout bout de champ, des gens assis ingurgitent qui une bière fraîche, qui un verre bien frais de jus, le vent se faufile à travers les rues et les avenues imbibant d’une timide fraîcheur les instants. 
Valence est fière de son été anticipatif avant que le reste de l’Europe ne se comble de chaleur. Les filles sont belles, étincelantes de charme dans leur robe de soie peinte de la main de la grande couturière Isedas Valencia. Dans ses amples robes où l’air s’infiltre de tous bords, elles se sentent bien à l’aise, bien légères comme des cerfs-volants qu’emporte le courant d’air depuis les rafales de Port Saplaya jusqu’à Denia en passant par Cullera. La nuit qui tombe sur la ville anime la vie, une ambiance pleine d’intimité se répand lentement à travers le Rio, où des couples flânent en quête de cette solitude binaire indispensable à l’éclosion et à l’inspiration des nouvelles palabres pour revigorer les sentiments. Les pas suaves sur le gravier, ils marchent cote à cote susurrant des mots doux dans les oreilles ; le souffle chaud de la voix qui caresse le temps en s’amplifiant. Les trottoirs du centre-ville voient envahis des vacancières parcourant toute l’Europe en quête des sensations nouvelles. L’œil bien curieux, ils scrutent le lieu d’un regard rempli de curiosité que ne sait cacher leur avidité de découvrir. Les places publiques se remplissent de monde, des touristes prennent des photos pour s’approprier les instants vécus dans la ville au ciel bleu qui embrasse la méditerranée d’un baiser tendre. Valence s’anime d’une seconde vie que son climat permet d’entretenir la nuit ; une nuit pas comme les autres partout ailleurs sur le vieux continent. Torres Serrano, toujours imposant, trône depuis les temps immémoriaux jusqu’à inséminer le présent de cette ville de sa notoriété ancestrale comme le garant de sa sécurité ; ses tours essaient de surplomber avec audace les hauteurs de la ville coiffées désormais par la taille des immeubles modernes. 

Commentaires

Articles les plus consultés