Le silence sur les routes du destin...

J'aime la légèreté de mes pas depuis les routes du destin, j'observe ces sourires peints d'amabilité et de disponibilité cachant les indices d'un mal être que les individus n'assument que dans une averse d'attention, espérant s'aseptiser de tous les vices à fleur de peau remplissant cette identité faisant leur personnalité.
J'ai appris à rire de la perfidie , à lire derrière les prétextes pour voir sous la lumière de la raison et de l'intuition les leitmotivs abjects sous-tendant les gestes des hommes, lesquels sont présentés comme une conséquence d'un fait antérieur afin de soigner leurs âmes,  je ne m'en étonne plus; plus jamais rien ne m’étonnera de la part de mes semblables, s'acharnant à tisser une réputation, ainsi être revêtus d'un sceau de différence parmi les leurs, bourrant leur propre conscience d'une litanie d'actes galvanisant l’ego dans cette auto-satisfaction de figurer sur la liste de la magnanimité humaine, en extinction, comme des êtres d'exception.
La bonté apparaissait tel un bilan devant engranger des souvenirs au crédit pour gonfler le bénéfice de son estime de soi; sur les routes de la destinée depuis, je laissais le silence alourdir mes lèvres au lieu de la ferveur de cette spontanéité, qui, bien souvent, ne m'a été que préjudiciable, car, elle ne permettait point de percevoir la vraie nature de cette multitude de sourires à l'emporte pièces que la commisération de cœurs me gratifiait.
Je colonise depuis la résilience et la solitude, car il faut supporter à la fois les circonstances et les inconstances, pendant que nous ne rêvons que d’être parmi les hommes en toute humilité, les regards qui nous sont portés se voient remplis de pitié : un sentiment hiérarchisant dans les dessins que la providence laisse perpétrer dans nos existences; j'admire le sentiment humain pur de ces mains, qui nous sont tendues avec une limpide bonne foi. La mémoire saturée d'images, en milliers de photos, vestige de notre passage dans ces lieux en quête d'une vie à reconstruire, nous écrivons que des témoignages de ce que valent les âmes humaines au-delà des apparences, lorsqu'elles sont trop bien soignées, m'a-il semblé, elles n'ont que pour but de guérir un naturel cynique dont les germes sont bien enracinés.
Je subis l'offensive d'une misère, qui se permet de sucer à la fois tout le prestige que je me suis construit dans mes efforts, mais aussi, une sécheresse d'assurance que me procurait la présence de mes miens, la sincérité de cœurs qui remplissait leurs regards quand nous pouvions partager des mots en famille. Loin de chez soi, l'individu, contraint de ne pas y être, survit, quoi qui s'y passe. Ainsi, son silence est plus que l'or. Le silence de la résilience est plus que nécessaire.

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