Mon réveil et ma vie loin de la terre d'ébène...

Le jour teinte les instants, le temps s'éclaircit, l'obscurité s’évanouit, la météo n'annonce pas la pluie. L'aube est loin d’être silencieuse, Le soleil timide point dans le brouillard d'un ciel nébuleux, quelques bruits fissurent avec impudence le calme de tendre matin; le moment parait magique avant que les voix d'hommes n'emplissent les rues et les avenues. Une fraicheur s'infiltre encore dans la pièce où mon esprit avait rendez-vous avec Morphée, mon sommeil était paisible, mes rêves bien lisibles dans la lumière de mon cortex, aucun détail n'échappait à ma lucidité. Petit à petit, l'épaisseur du son émis de la bouche des humains prend du volume, s'immisce dans ce silence, qui s’éclipse au fur et à mesure que les pas se multiplient sur la chaussée. 
De leur entrain aussi, se perçoit un brouhaha, qui s'étend et s'entend à des milliers de mètres à la ronde jusqu'à posséder complètement les lieux. Le centre-ville, dans sa parure remplie d'âge, parait sage sur ces façades de ses immeubles transpirant de piété, avec ces virages qui connectent ses différentes ruelles comme des tunnels reliant l'enceinte d'un labyrinthe. Dans la solitude de ma chambre, les rideaux encore bien tirées, le noir de la nuit persiste encore, mon corps avachi sur le lit n'est pas prêt de se lever. Le métro qui passe bruit des crissements de ses roues glissant sur la ferraille du rail, ces rames remplies de monde accusent de la plénitude du jour ouvert, où les hommes vont à la conquête du monde afin que se réalisent leurs dessins satisfaisant leur destin. 
Ainsi, abondent les hommes dans ce petit réduit d'immeubles comblés de bureaux et de magasins, où les articles dans les vitrines attiseront les passions jusqu'à sortir les portefeuilles et s'assouvir dans l'acquisition de l'objet convoité. 
Les phrases indistinctes de conversation s'amplifient dans la rue, la grue du chantier d'à coté gronde à chaque mouvement, inlassable dans ses gestes jusqu'au soir tombé, enfin un repos lui sera octroyé. 
J'admire sa docilité et sa magnanimité infaillible pour que les hommes du chantier fussent rapides dans l’exécution de leurs tâches. 
Enfin, je sors de la couette pour entamer le jour dans les termes qui sont miens, les idées au beau fixe de ce que je ferai avant que n'arrive le crépuscule. Des minuscules activités interdépendantes qui construisent l'utilité d'une vie, surtout d'une vie à reconstruire ailleurs que chez soi, en apprivoisant la nouvelle existence dans une perspective d'intégration,  en tenant compte de singularités de la nouvelle société qui me reçoit, sans perdre mon identité, appelée à se métisser.

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