Pourquoi pas Kagamé et Museveni partageant le même sort que Charles Taylor...

La guerre en Sierra Leone avait fait 120.000 morts. Pour punir les auteurs des atrocités, il a été crée un tribunal pénal spécial par le conseil de sécurité des nations unies avec la résolution 1315 du 14 août 2000. Ce tribunal a reconnu le président Charles Taylor du Liberia, coupable des crimes contre l'humanité pour extermination, assassinats, viols, esclavage sexuel, conscription d'enfants soldats, à travers le fait qu'il y a favorisé l'insécurité par le commerce des diamants sierra-léonais, dont il encourageait l'exportation et la vente sur le marché international moyennant armes et munitions. Au temps de cette horrible guerre civile, le Liberia exportait plus de 60 fois la quantité de sa production annuelle en diamant, ce qui a amené les observateurs à conclure que le surplus venait des mines sierra léonaises. Sous la pression de ces accusations, Taylor a fini par abdiquer jusqu'à être emprisonné.
Transposant le schéma de cette situation à l'Est de la République Démocratique du Congo, le bilan macabre depuis 1994, l'année du génocide tutsi et de l'exode hutu, est chiffré à plus de 6 millions de morts. Aucun tribunal spécial n'est envisagé. L'Est de notre pays contient 80 à 60 pour cent du colombo tantalite, minerais qui a connu un boum sur le marché minéral international depuis l'an 2000 avec le développement de la téléphonie cellulaire, coïncidant au pic de la guerre civile congolaise avec sa cohorte d'ingérence sous-régionale des pays voisins, des massacres, des viols, d’enrôlement d'enfants soldats. Plusieurs enquêtes onusiennes démontrent de manière explicite l'implication du Rwanda et de l'Ouganda dans l'armement et l'entrainement de différents groupes rebelles semant la désolation dans les villages congolais.
Bien de rapports des nations unies démontrent que le coltan congolais (colombo tantalite) est vendu sur le marché international par le biais des comptoirs se trouvant au Rwanda; en 2010 déjà d'après la banque centrale rwandaise, le pays a réalisé un record en exportation de ce minerais, mais aussi, il sied de signaler ici la guerre à l'arme lourde que s'étaient livrées les armées rwandaise et ougandaise à Kisangani pour le contrôle des mines de diamant en 2000, du 5 au 10 juin. 
Autant de méfaits et d'abus qui ne semblent point susciter la curiosité de la justice pénale internationale. Autant le processus de Kimberley a eu un sérieux impact sur les diamants de la guerre, portant un coup fatal au financement la guerre sierra léonaise, nous pensons que la crise sécuritaire à l'Est du Congo, dont le motif principal est l'exploitation du coltan, mérite un processus du genre Kimberley pour couper les ressources financières à plus de 60 groupes rebelles pilulant dans cette région. A peine le parlement européen a adopté une recommandation incitant les entreprises à vérifier la source d'approvisionnement du dit minerais. 
Aussi le président rwandais et ougandais devraient être poursuivis pour le rôle néfaste qu'ils jouent dans la déstabilisation de cette partie congolaise, pour endosser la responsabilité du désastre humanitaire qui y sévit comme l'a été pour Charles Taylor en Sierra Leone. Devant l'indifférence coupable du gouvernement, un travail de lobbying est nécessaire pour mettre à nu l'insensibilité capitaliste des gouvernements occidentaux qui laissent perpétrer comme par procuration les crimes au Congo, une époque proche de l'Etat indépendant du Congo, où seul le lucre préoccupait, loin de toutes les considérations sur la valeur de la vie humaine.

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