La belle rousse de la terre du flamenco...

Un feu se rallume dans les tréfonds de mon esprit, en moi des images douces défilent, son visage charmant et sa douce voix sentant cette haleine de tabac inonde mes narines, mes lèvres sentent la tendresse de ces baisers sous le vent frais s’élevant depuis la méditerranée pour traverser toute la ville de Valence. Elle est la belle de mon cœur, tout son amour somnole depuis le passé, le présent jusqu'au futur, son absence hante mes silences, ses yeux verts éclairent l'obscurité de mes yeux noirs quand ils se referment dans le sommeil de mon corps engourdi. Elle est mon souvenir en hibernation en attendant que le destin nous réunisse, elle est ma patiente passion que mon esprit a su apprivoiser dans la quiétude de mon âme de poète vivant la plénitude de ses rêves mirobolants. Mon cœur ivre de tes caresses d'hier se souvient, revient dans le temps sur le lieu de nos multiples baisers, un vide incommensurable se révèle à mon être nécessiteux de ta douceur désinvolte, la longueur de la distance entre nous qui amplifie le désir de te ceindre dans mes modestes bras et te susurrer toute cette tienne affection inhérente à l'existence qui est la mienne. 
Chaque jour qui passe creuse la nostalgie et la mélancolie, mes mots te dessinent sur des feuilles blanches sans cesse, ma peau te sent dans le frottement bruissant de la nuit, tes râles sortis des abysses de nos langoureux ébats transpercent des frissons agréables ce présent où j'ai su apprivoiser ma solitude et l'inaccessible désir d’entendre ta voluptueuse voix, ainsi que percevoir la fine chaleur de tes paumes de mains sur ma peau d'ébène. Comme les premières lueurs du soleil quand l'aube s'annonce sur le temps obscur devenu évanescent avec le jour levant, je suis heureux de te lire, d'écrire quelques mots, pour te dire aussi que rien n'est oublié dans le fond de mon être, que nos entrefaites restent fraîches comme les fleurs du printemps avant que ne s'annonce l’été. 
Dans la lointaine contrée où je vis loin de la terre du flamenco, chaque fois que je croise une femme rousse, tout de moi s’éprend dans l'intensité de tes regards remplis de sensualité dont tu me couvrais; je pouvais lire tout le bonheur que nous partagions sur l'instant. Tes pas flânant sur le pavé, un peu en avant, ton corps svelte dandinait, mettant en exergue tes belles et longues jambes sur lesquelles mes lèvres s’appesantissaient pour combler chacun de ses millimètres de mes marques de tendresse...
Un jour ...je reviendrai pour que nous nous asseyons encore derrière cet arbre non loin du tram-via pour parler de ce que nous serons devenus; ces quinquagénaires, peut-être sexagénaires que le temps avait englouti désormais sur son parcours dans le but de nous parquer dans le monde de l'obsolescence.  Je te reviendrai quand je le pourrai, pour humer le parfum de tes cheveux roux en sueur.

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