Le destin d'un homme seul face au danger...

Le destin a ouvert une porte devant l’immensité de l’incertitude qu’il lui fallut embrasser pour encore mériter d’exister. Le flou de la surface qui lui était comme seul exutoire de salut semblait effarant, mais d’autre choix que celui-là, il y en avait point, c’était presque la seule issue pour vivre, continuer de vivre ou de se laisser embrasser par la certitude d’une mort, qui n’allait point le rater. Son souffle devenait court dans son silence d’homme bavard, ses doigts caressaient ses lèvres, qui, pour une fois, ne savaient réellement que dire ; l’évidence de son impuissance le rapetissait, il se sentait bien humilié devant l’impudence de cette situation qui lui rappelait toute la vulnérabilité dont se couvrait sa profession une fois dans l’œil du cyclone. Son regard devenu hagard se remplissait d’une tristesse qu’il ne savait occulter, sa volonté de fer se pliait sous le poids de l’affliction incommensurable, qui engloutissait toute sa vivacité, la solitude le recevait sur le perron de son palais malgré la multitude de voix qui s’élevait pour le consoler. De la compassion, il en avait horreur, car il la considérait comme une écorchure à sa bravoure de relever tous les défis que la vie laissait faire dans son parcours sur la terre des hommes. Sur la chaise où il était assis, le monde, le sien, s’était obscurci et des éclairs s’étaient faits bien rares, aucune éclaircie n’était possible sans penser à une échappée pour enfin s’octroyait une chance de survie sous d’autres cieux, peut-être là-bas, les lumières d’une certaine clémence pourraient permettre de ré-exister.
L’homme se racla la gorge un instant, le tumulte de voix baissa d’un cran, une sueur abondante dégoulinait sous sa chemise dont il avait défait les boutons du col et desserré sa cravate ; ses yeux clignaient, ses cils abondants se mêlaient et se démêlaient. Sa voix tremblante se fit entendre pleine d’hésitations que le calme fut brusque. Des visages le fixèrent avec empathie et sympathie, cette spontanéité le gêna encore plus, que les mots se diluèrent sur sa langue. Il se leva pour marcher timidement dans le salon rempli de sa famille biologique et de quelques amis proches, une lueur feutrée s’infiltrait derrière les rideaux où il alla se poster dans son silence devenu de nouveau indicible.
« Je suis un homme mort si je ne pars pas, ceux contre qui je devrais faire face sont des adversaires pas à ma taille, ils sont militaires, pour survivre et sauver leur dignité lorsqu’elle est entachée, comme je me suis permis de le faire, ils n’hésitent pas de tuer, d’effacer la vermine qui se permit le culot de s’en prendre à leurs activités occultes, qui leur permettent de se faire payer à la mesure du don de la vie qu’ils font pour garantir l’intégrité du territoire et la sécurité de ses citoyens...déclarait-il avec un regret qu’il avait du mal à cacher »
Des larmes coulèrent des yeux de sa mère, qui se leva pour embrasser le cou en sueur de son seul et unique fils. Les deux restèrent collés dans la brune lueur écarlate qui infiltrait la pièce depuis le soleil qui s’en allait illuminer le jour naissant sous d’autres horizons. Blotti dans les bras de sa daronne, ses oreilles ne percevaient plus que leurs battements de cœur qui retentissaient à l’unisson dans une commune mélodie, qui laissait retentir qu’une symphonie et une harmonie dans cette anxiété collective, qui avait conquis les instants et les esprits.



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