Transaction avec l'héritière du dictateur...
À mon arrivée sur le lieu du
rendez-vous, un monde fou s’y grouillait, le soleil avait réchauffé le temps et
des conversations s’entendaient avec entrain et bonne humeur. Elle était assise
au milieu de ses compatriotes avec qui elle parlait, fondue dans cette robe de
soie qui épousait toutes les formes de son corps en mettant en exergue ses
généreuses formes, qui enflammaient les sens de l’homme timide que j’étais.
M’avançant d’un pas hésitant et circonspect vers elle ; je la vis se levant
pour carrément venir à ma rencontre avec un immense sourire qui m’injectait un
baume au cœur. Son visage ovale bien joufflu avec cette peau si lisse et noire
d’où s’apercevaient ses lèvres charnues m’excitèrent encore plus, que les mots
dans ma tête s’éclipsèrent. Mon esprit totalement dilué dans l’étreinte qu’elle
me faisait ne se laissa conduire que par ce parfum suave mêlé de l’odeur de son corps, qui
enivrait mes narines. Élancée qu’elle était, ma trombine ne put qu’atteindre le
milieu de sa poitrine dans l’affective étreinte qu’elle faisait – une
incontinence de désir culmina depuis mes entrailles jusqu’à mouiller ma culotte
de quelques gouttes venues de profondeur. Quand elle me relâcha, dans un effort
presque de concentration à la fois bouddhiste et confucéenne que j'ai pu rassembler toute ma lucidité pour tenir une conversation censée.
- Alors maître, comment vous
allez ? me demande-t-elle ses yeux marron plongés dans les miens qui
cherchaient à prendre position pour ne pas laisser trahir cette fascination
qu’elle exerçait sur ma personne.
Ma bouche s’ouvrit, mais un son
timide se fit entendre, un peu de salive en gouttelettes en jaillit aussi, que
je me ravisai de porter un mouchoir papier à la bouche pour ne pas salir mon
interlocutrice, qui parut ne pas avoir remarqué l’incident qui semblait
accabler encore mon embarras.
- Je vais bien et vous ? Vous
m’avez l’air en pleine forme autant que ce printemps où tout semble bien
renaître, lui répondis-je en tentant d’afficher une attitude plus que normale
dans cette conversation que nous venions d’entamer.
- Une yaourtière, vous êtes en
train de vendre. J’en ai grandement besoin pour mes petites filles qui
viendront à la maison la semaine prochaine. Ce sont les filles de mes cousines,
les filles de l’ex président Mangrokoto.
- Elle est à 200 francs.
- Un peu cher, quand même, maître
! Réduisez un tout petit peu pour le bonheur des enfants, d’ailleurs, vous ne
me direz pas que dans votre famille il n’y a pas des petites filles !
- 150 francs, qu’en pensez-vous ?
- D’accord, je vais bien à ce
prix-là. Alors, vous avez le montant qu’il me faut pour le loyer entre vos
mains, je vous serai gré si vous ponctionnez ce dont vous avez besoin, puis me
remettre la différence.
« Quel genre d’avocat est-ce ! s’exclama-t-elle en silence pendant qu’il comptait les billets sortis de la
petite enveloppe. Juste une yaourtière, me la vendre au lieu de m’en faire
cadeau. Le roi des radins, il me semble ce type ! d’ailleurs, son nom me sonne
bien cette ethnie dont je ne cessais d’entendre quand j’étais petite. »
- Tout y est, lui dis-je, en lui
tendant les billets que j’avais remis dans l’enveloppe et la yaourtière dont
elle se saisit avec circonspection.
« Bah ! on a beau à avoir été
petite fille du dictateur, mais si aucune idée d’organisation ne vous traverse
l’esprit toute la manne tombée va se vider. Manquer de petites choses est le
premier signe qui trahit le bel ancrage de la désorganisation dans une entité.
Elle sait s’acheter la dernière robe de Gianni Versace, mais n’arrive à penser
à une yaourtière que la veille de la venue de ses petites filles ! Une belle
négligence ! pensait-il dans sa petite japonaise en rentrant chez lui. »
Il faisait déjà nuit quand il regagnait sa chaumière dont l’ex propriétaire n’était que l’ex dictateur de son pays, qui l'avait léguée à sa petite fille.
Il faisait déjà nuit quand il regagnait sa chaumière dont l’ex propriétaire n’était que l’ex dictateur de son pays, qui l'avait léguée à sa petite fille.
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